A la découverte de son artiste intérieur

Depuis que je dessine, je vois de plus en plus de parallèles entre le dessin et la vie quotidienne et en quoi les bonnes pratiques du dessin sont également de bonnes pratiques de tous les jours, pour créer sa propre vie (et vice versa ;)) ! Chers artistes, vous êtes aussi les artistes de vos vies ! Allons faire quelques analogies ;)

Le Plaisir avant tout !

Pour commencer, j’ai envie de parler de plaisir. Le plaisir est un ingrédient essentiel à la pratique du dessin, n’est-ce pas ? Qui a envie de poursuivre une activité, un loisir qu’il n’aime pas ?

Qu’est-ce qui vous donne du plaisir dans cette pratique ? Quel besoin ou envie ont déclenché votre apprentissage ? Qu’est-ce que le dessin nourrit comme valeur importante pour vous ? (L’amour de l’apprentissage ? La Beauté ? l’originalité ? La discipline, la liberté…?)

Vous êtes-vous déjà posé la question ? Parce que ce qui vous donne du plaisir dans le dessin est une information intéressante à comprendre sur vous.

Pour ma part, il s’agit de créer des univers, de transformer le crayon en baguette magique et créer du beau mais c’est aussi un magnifique moyen de liberté d’expression. Mais peut être préférez-vous le côté méditatif, le contact avec les outils ou la couleur, la technique, la précision du geste, le côté méditatif, le fun…? 

Maintenant que vous le savez, vous avez identifié une zone importante de votre fonctionnement. Le dessin permet de la nourrir, c’est génial. Et peut-être que d’autres moyens / expériences peuvent être explorés pour y répondre.

Proposition: Noter les valeurs qui sont les plus importantes pour vous. Quelles activités vous permettent de les nourrir ? La pratique du dessin y contribue-t-elle ?

Demander ensuite à votre entourage les valeurs qui semblent importantes pour vous à leurs yeux. C’est un bon indicateur pour savoir si ce que l’on dégage correspond à nos aspirations ;)

 

Acquérir les bases de fonctionnement pour créer librement, se faire plaisir ainsi que pour devenir bon!

Le plaisir ne vient pas toujours tout de suite. Et avant d’arriver à être fier de son dessin (les saboteurs sont souvent dans les parages ;)), cela implique de nombreuses heures de travail, à apprendre les BASES!

Cette partie est un INCONTOURNABLE! Et c’est pareil partout… Quelle que soit la discipline, le champ d’expérience (sport, bricolage, cuisine…), cela fonctionne de la même manière : faire ses gammes pour devenir bon et d’autant plus si on vise l’excellence !

Le génie est fait d'1% d'inspiration et de 99% de transpiration

Si le plaisir n’est pas forcément lié au fait de progresser, j’ai envie de dire que ça y contribue franchement ! Toutefois, inutile d’attendre une hypothétique “maîtrise” de la courbe d’expérience (l’ultime phase en plateau) pour prendre du plaisir.

Former les hommes ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu

A chaque étape où nous nous formons, apprenons, pratiquons, c’est ce feu, cette joie qui s’allume.

Invitation: garder le focus sur cette idée et mettre les résidus de saboteur au placard.

Proposition créative: illustrer ce concept comme bon vous semble, à votre sauce (par exemple : un feu de joie, des saboteurs… mélangez le tout… à vos crayons ! )

L'importance de quitter sa tête pour passer à la pratique

Ahhh ce sujet ! A une période ou l’industrie du livre et les informations de façon générale sont disponibles partout, où l’information est en telle abondance qu’on ne sait plus où donner de la tête, il est donc très simple de lire un livre et se dire que l’on a compris.

L’industrie du développement personnel est très douée pour cela et offre pléthore de livres avec un phénomène d’addiction à la consommation. Le dessin oblige à passer à l’action, la main est l’outil clé, simple, accessible, toujours sur soi ;) Une bonne façon de s’habituer à passer à l’action, bonne pratique clé dans l’atteinte de tout objectif.

Parmi les bases sur lesquelles Pit insiste, il y a notamment le geste fluide, assuré qui ne vient que par la répétition qui permet de créer de nouveaux circuits neuronaux (exemple en vidéo) ! C’est un peu comme si vous empruntiez un nouveau chemin à côté d’un chemin déjà tracé. Ce nouveau chemin n’est pas encore balisé mais à force de l’emprunter, l’herbe va se tasser voire disparaitre et vous aurez créé un nouveau chemin de terre plus facilement empruntable.

Cela peut être une difficulté pour les personnes qui préfèrent les concepts aux actions et justement le dessin fait une saine jonction entre les 2, permettant de donner de nouvelles habitudes à notre tête, de l’habituer à nous partager avec le reste de notre corps  :D !

S'accorder du temps dans sa progression et positiver

Acquérir les bases prend du temps et demande de la douceur et de la patience avec soi-même. Rome ne s’est pas fait en 1 jour. Alors quel que soit le domaine, laissez vos petites voix de côté et utilisez le plaisir pour persévérer. C’est une boucle vertueuse que de savoir reconnaitre ses progrès aussi petits soient-ils. Une tentation peut aussi être de vouloir progresser trop vite, de dessiner plus que de raison et de se lasser. Pit l’a suffisamment répété : la constance, la régularité sont essentielles dans la pratique, 30 min par jour suffisent !

Les émotions comme boussole

Les émotions… n’est-ce pas ce que l’on cherche à générer en créant, que ce soit pour nous et/ou pour les observateurs ? Le dessin est un magnifique outil d’évolution qui nous fait expérimenter des émotions et une meilleure connaissance de nous-même.

Ces émotions sont partout, telle une boussole qui ont des messages et nous aide à savoir si nous aimons ou non ce que nous créons pour nous permettre d’ajuster, de mettre plus de lumière de contraste, de pi(g)ments dans notre vie et trouver notre voie. Nous les rencontrons à la fois dans le processus de création lui-même avec une palette infinie : joie, colère, frustration, agacement, impatience, étonnement… et dans le partage avec les autres où gratitude mais aussi comparaison et jugement peuvent s’inviter. Parlons-en justement.

Sortir de la comparaison et du désir de perfection pour mieux s'affirmer

Une tentation peut aussi être celle de la comparaison. Mais à qui et pourquoi ?

Se comparer au soi d’il y a quelques jours, quelques semaines… permet de mesurer sa progression.

En revanche, se comparer aux autres favorise le décentrage. Peut-être que ça en motive certains et auquel cas tant mieux mais la motivation intrinsèque est la plus pérenne en ce qui me concerne alors je conseillerai de garder le focus sur le fait de s’améliorer et donc sur la technique, le style, l’imaginaire plus que sur le fait de “dépasser” le voisin.

Les styles de dessin sont tellement différents qu’il est de toute façon subjectif de comparer : style réaliste, épuré, quelques traits… Et alors que l’on pourrait être tenté de croire que le style épuré est plus facile, il est souvent plus simple de vouloir détailler. Cela peut traduire une envie de montrer, prouver sa technique, sa compétence… sa valeur. L’illustratrice Armella Leung en parle dans cette interview, étape par laquelle elle est passée avant d’oser la simplicité et d’aller à “l’essentiel”, style qui lui correspondait davantage.

Livres Art Mella

Le travail de simplification implique de bien comprendre ce qu’il se passe…. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement !

Quel que soit le style préféré, le dessin devient alors un joli chemin d’affirmation de ce qui nous porte au travers de notre style, des messages portés…

Apprendre des autres tout en se détachant de leur regard/ recevoir les conseils et les critiques

S’inscrire dans une école de dessin comme AAD, c’est se donner les moyens de recevoir les conseils et retours d’experts. Et qui dit “retours” implique “critiques”, certes constructives mais critiques. Pour ceux dont les drivers “sois parfait”, “fais des efforts”, “fais plaisir” ou même “sois fort” sont encore bien présents, cela peut venir appuyer sur des points sensibles

NB: un driver est un message contraignant passé dans l’inconscient et qui induit certains de nos comportements : “sois parfait”, “sois fort”, “fais des efforts”, “fais plaisir” et “dépêche-toi”. Leur présence est classique mais c’est le curseur avec lequel ils impactent nos vie qu’il est important de réguler pour retrouver un équilibre.

Un besoin commun aux drivers cités ci-dessus est le besoin de reconnaissance et la 1ère personne de qui il est important de l’obtenir, c’est de soi-même, la base : cultiver une bonne estime de soi. Ok, ça, c’est la théorie et c’est facile à dire, c’est vrai, mais il est toujours bon de le rappeler parce que le réflexe de s’en remettre complètement à une validation extérieure peut vite arriver. Je ne développerai pas ici comment cultiver l’estime de soi, il faudrait un article à part entière et surtout de l’action mais :

  • s’accepter y compris dans ses “échecs”, à considérer comme des apprentissages ;)
  • savoir se faire passer en premier
  • Avoir conscience de ses limites à date
  • et exprimer clairement ses ressentis et besoins

en font partie

 

 

Personnage Océ qui se cache

 

Vous éprouvez des émotions au moment des feedbacks (NB : un feedback inclut un axe d’amélioration! Sinon, c’est une remarque) ? Tant mieux! C’est le moment d’ouvrir le capot et de regarder ce qu’il se passe là-dedans, pourquoi ça pique, afin de rester centré sur sa progression au lieu de partir dans des actions permettant de satisfaire des drivers trop forts.

S’impliquer dans la correction est pour soi et pour personne d’autre. Il ne s’agit pas de faire plaisir au correcteur, de satisfaire les réminiscences du “bon élève” en soi en redoublant d’effort pour atteindre la perfection ou d’avoir l’impression d'”encaisser” une remarque en se flagellant. Il s’agit de voir le positif dans le feedback:

  • Le premier point positif est que si le retour “pique”, il m’offre une opportunité de progresser personnellement en “lâchant” ces drivers quand ils sont douloureux et donc en excès.
  • Le second point est qu’il offre un levier rapide d’évolution qu’il serait difficile de se faire soi-même !

Et derrière “les autres”, il n’y a pas que les instructeurs ; il y a aussi les élèves de l’école!

 

Enfin partager ses dessins à toute une communauté et voir ceux des autres permet :

  • D’identifier plus rapidement les styles qui nous plaisent et donc de s’en rapprocher
  • De sortir de sa zone de confort et oser partager ses œuvres et messages

 

Parfois, l’œuvre sera incomprise, trop contemporaine ou trop classique, pas assez ceci ou trop cela au regard de certains.

Et alors? C’est avant tout un processus d’expression et d’évolution de l’artiste qui pourra résonner avec d’autres. Les éventuelles critiques blessantes sont un moyen d’identifier des messages, de prendre conscience de nos besoins et de mettre les actions en face pour y répondre. Le sentiment d’être rejeté ? De ne pas avoir assez de valeur ? De ne pas être assez compétent ? De ne pas avoir une identité claire ? Réactivation de croyance du type “je suis nulle en dessin” ou encore “je ne vais pas y arriver, je ne suis pas à la hauteur”… Ok, c’est le moment d’inverser la tendance et de transformer les croyances limitantes.

En ce qui concerne les croyances de façon générale, une croyance n’est qu’un point de vue que nous avons fait nôtre. Heureusement, il y a plein d’autres points de vue pour le même fait. Alors que ce soit pour votre œuvre ou pour vous-même, quelle autre croyance pourrait davantage vous servir que “je ne suis pas à la hauteur” ou “ce dessin est laid”… Voyez si des croyances du type “ce portrait est vraiment plus expressif que le dernier”, “je progresse à chaque dessin”, “je suis audacieux et de partage mes messages” … ne sont pas plus porteuses.

 

Proposition:

  • Pensez à quelqu’un dont vous admirez le travail. Que vous dirait-il si vous lui demandiez conseil ? A votre avis, quel conseil se donne-t-il à lui même dans ses moments de doute ?
  • Observez et notez votre progression, vos réussites.
  • Admettez également les auto-sabotages et essayez de  transformez vos croyances. Elles sont le filtre avec lequel on regarde notre vie et au travers duquel nous la créons. C’est une belle opportunité de s’affirmer davantage si l’on a peur du rejet, de dépasser ses peurs de manière générale.

Le dessin et le dessein

Ceci m’amène justement au rapprochement de ces 2 mots que sont “dessin” et “dessein” et le lien me parait évident. Lequel précède lequel ? En ce qui me concerne j’aime penser à un message puis le représenter mais l’inverse est aussi possible : se laisser porter par une idée, voir ce qui émerge et y poser du sens après. Quoi qu’il en soit, les 2 me semblent étroitement liés et le dessin est un magnifique moyen de porter des messages et de porter sa voix, sa vision sur le monde, qui est à mon sens le travail de l’artiste !

Proposition: Et vous, avez-vous déjà réfléchi aux types de messages que vous aimeriez porter par le biais de vos œuvres ?

Les valeurs, les couleurs et la lumière sont essentielles

échelle de valeurs de gris au crayon

Les valeurs sont au centre de la pratique du dessin. Il s’agit de ces nuances de gris (et il y en a bien plus que 50 ;)) qui permettent de se balader entre le blanc et le noir et permettent le relief grâce au contraste.

N’est-ce pas joli de poser le mot “valeur” sur la colonne vertébrale reliant l’ombre et lumière ? L’analogie avec les valeurs humaines, nos valeurs me saute aux yeux, en tant que guide nous permettant d‘avancer de façon alignée pour une vie qui nous correspond. De même, un dessin sans valeurs réussies sera plat, sans âme…

Certaines œuvres auront des contrastes très prononcés, d’autres plus en nuances de gris proches mais quoi qu’il en soit, elles sont bel et bien là !

Fermer les yeux pour mieux voir

Plisser les yeux pour mieux voir les valeurs est l’un des premiers enseignements de l’école de dessin. Quel paradoxe ! Encore une réconciliation offerte par le dessin.

Cela m’a longtemps fait réfléchir. Comment mieux voir avec quasiment les yeux fermés ? Rationnellement, les détails sont moins accessibles, la vision se floute ce qui rend accessible les grandes masses et du coup, les valeurs, cette fameuse échelle de gris permettant de relier le noir et le blanc.

Symboliquement, c’est une belle leçon de lâcher-prise, dans une discipline qui demande pourtant de la rigueur et de la précision. Encore une opposition complémentaire.

L'Harmonie, le juste équilibre, la complémentarité

L’Harmonie dans un dessin implique une belle composition et souvent de jouer avec la complémentarité des couleurs, l’équilibre des formes afin de guider le regard et que le rendu soit harmonieux.

La complémentarité me fait clairement penser au juste milieu la roue chromatique nous parle de complémentarité à 360°! 

Un peu comme nous, nous sommes fait de dualités, de complémentaires opposés, nous sommes constitués de parts antagonistes: la part concrète et la part intuitive, la part flexible et la part très organisée, la part rationnelle et la part spirituelle, la part contrôlante et la part zen…

Et toutes ont leur rôle à jouer pour notre équilibre! 

Par ailleurs, j’ai envie d’ajouter que l’Harmonie nous invite aussi à lâcher prise et s’autoriser à explorer ! On a le droit de se tromper, de faire des essais qui sont parfois des opportunités, des ouvertures vers des chemins auxquels nous n’avions pas pensé, un peu comme cette goutte d’eau en trop sur cette aquarelle dont le rendu est finalement très sympa!

Sans exploration, nous risquons de passer à côté d’une part de nous qui nous plait, d’un beau jaune doré qui rendrait très sympa. Peut-être que ça ne fonctionnera pas… et peut être que ce sera du plus bel effet avec ce beau mauve ;)

Encore un beau message pour nous autoriser à explorer quels que soient les domaines de notre vie et poser notre curseur, notre juste milieu.

Proposition créative : Quelles sont les parts de vous que vous trouvez difficiles à faire collaborer ? Imaginer un dessin ou ces 2 parts font équipe, comme 2 couleurs complémentaires 

comment trouver couleur complémentaire

Le processus créatif : un cycle d'évolution

Enfin, je vais vous parler de mon processus créatif parce que j’aurai bien du mal à le généraliser à qui que ce soit mais j’y vois une analogie flagrante avec les cycles d’évolution classiques comme peut nous le proposer le modèle d’Hudson.

1 – Une phase d’élan, de haute stimulation motivation pour un projet, l’idée, ça fourmille, c’est l’enthousiasme, l’effervescence ! Cet “artichaut de l’espace” va bientôt prendre vie dans de drôles d’aventures, chacun son délire hein ;)… L’énergie est au top !

2 – Phase de déclin : hum pas si simple de passer dans la matière, cet artichaut n’a pas la tête que je souhaiterais et le projet n’avance pas assez vite. Et si … blablabla… les émotions débarquent, les doutes, le blabla mental et son lot de négativité, d’anxiété…

A ce moment-là, soit il s’agit de réajuster le projet parce que ce n’est peut-être pas le bon (auquel cas, retour en phase 1 après réajustement) , soit il peut s’agir de passer en phase 3.

3 – coocooning (aussi appelée marasme ou désengagement): c’est la levée du crayon. Certains le laisseront peut être un certain temps (pas trop longtemps, pleaaaase). A cet étape il s’agit de retrouver du sens, de l’estime de soi aussi et de se booster positivement. Pour la question du sens, encore une fois, c’est la question du pourquoi. Et le pourquoi peut être “prendre du plaisir”. “Sens” ne veut pas systématiquement dire un grand “idéal” ou de l’ “extraordinaire”. Je trouve personnellement que la simplicité fait beaucoup de bien. 

4 – Renouveau : Et après cette phase de clarté, faites place à la créativité, au renouveau, à l’exploration… Ok, je garde mon artichaut mais il viendra vous parler de son “p’tit cœur” en toute simplicité et avec fun, de sa sensibilité et il aura quelques copains ;)

Tout cela pour dire que ces hauts et ces bas sont naturels… dans tous les domaines.

Est-ce que ça vous parle ? 

Invitation: et vous, quel est votre processus créatif ?

L'union de la matière et de l'invisible

Si une œuvre est tangible, elle fait d’abord appel à notre intuition, à notre imaginaire pour la créer. Nous pouvons inventer ce qui n’existe pas encore…

Et lors de la construction du dessin, l’invisible est aussi là : il est fondamental de le dessiner, de dessiner les parties cachées ! ;)

L’invisible vient se projeter grâce à nous sur la feuille, magnifique, non ?

En Synthèse

Vous l’aurez compris, mon message ici est que notre vie est notre œuvre d’art et que nous en sommes les créateurs alors à nos crayons qui sont tellement plus encore ;)

Artiste intérieur motivation découverte
Autres articles qui pourraient vous intéresser
11 réponses
  1. Bonjour,
    Bel article, et vraisemblablement très vrai pour la plupart des aspirants dessinateurs. La plupart, sauf moi. J’ai abandonné l’idée même de dessiner correctement un jour. Malgré des heures, des mois, des années, je ne progresse pas d’un iota …
    Décevant …
    Salut !

    1. Bonjour, suivez-vous des cours chez nous? Je ne connais aucun de mes élèves qui n’a pas progressé. Ce serait une première en réalité. Merci de nous contacter pour faire le point.

  2. Ce bel article aborde avec nuance et simplicité le thème complexe de l’artiste intérieur tout en donnant des pistes concrètes pour en prendre soin : et soudain l’enfant intérieur se retrouve en bonne compagnie ! Les questions psycho-philosophiques abordées ouvrent l’attention à 360° tout en étant illustrées (!) par les aspects incontournables de notre pratique du dessin, cela me parle beaucoup. Si l’interrogation du jour était “L’homme est esprit, qu’est-ce que l’esprit?”, cette présentation légère et profonde à la fois pourrait parfaitement esquisser un début de réponse, en écho aux conseils de Corot “Le dessin est la meilleure chose à chercher, etc…” Merci beaucoup, Audrey, j’aime ce genre de lecture en début de journée !

  3. Ca fait du bien de lire cet article et de voir tout ce qui se passe au delà de la technique et de l’apprentissage du dessin. Je n’aurai pas imaginé cela en commençant la formation et puis rapidement j’ai eu un gros passage à vide qui m’a fait mesurer l’importance de ce qui pouvait être révélé en moi. Le voyage commence….

  4. C’est un peu ça aussi pour moi.
    Pas possible de ne travailler que la formation. Je dois rester focus sur mon activité professionnelle et la développer, réfléchir également à mon projet artistique.
    Le fait de travailler la formation avait enlever un peu de plaisir à dessiner. Donc il est essentiel de revenir à cette notion pour continuer à me former.
    Je trouve les questions posées dans cet article très intéressantes. Pit tu en as parlé dans les vidéos de la formation de garder en tête les objectifs de la formation, les intensions de chaque trait du dessin. Je vais faire le point et y répondre pour moi.
    J’aime cette idée d’équilibre de toute chose.

  5. Je me retrouve pas mal de similitude avec ce que je traverse en ce moment. Outre les quelque petits problèmes pro qui me ralentissent quelque peu, j’avoue que les quelques moments libres à pouvoir dessiner ont du mal à trouver un sens. Reprendre la formation, faire du dessin plaisir en manquant de notions.

    Une traversé du désert assez compliquée avec de gros moments de doute pour se libérer de la copie, continuer l’apprentissage et garder du plaisir en dessinant… Équation compliquée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A la découverte de son artiste intérieur

A la découverte de son artiste intérieur

Depuis que je dessine, je vois de plus en plus de parallèles entre le dessin et la vie quotidienne et en quoi les bonnes pratiques du dessin sont également de bonnes pratiques de tous les jours, pour créer sa propre vie (et vice versa ;)) ! Chers artistes, vous êtes aussi les artistes de vos vies ! Allons faire quelques analogies ;)

Le Plaisir avant tout !

Pour commencer, j’ai envie de parler de plaisir. Le plaisir est un ingrédient essentiel à la pratique du dessin, n’est-ce pas ? Qui a envie de poursuivre une activité, un loisir qu’il n’aime pas ?

Qu’est-ce qui vous donne du plaisir dans cette pratique ? Quel besoin ou envie ont déclenché votre apprentissage ? Qu’est-ce que le dessin nourrit comme valeur importante pour vous ? (L’amour de l’apprentissage ? La Beauté ? l’originalité ? La discipline, la liberté…?)

Vous êtes-vous déjà posé la question ? Parce que ce qui vous donne du plaisir dans le dessin est une information intéressante à comprendre sur vous.

Pour ma part, il s’agit de créer des univers, de transformer le crayon en baguette magique et créer du beau mais c’est aussi un magnifique moyen de liberté d’expression. Mais peut être préférez-vous le côté méditatif, le contact avec les outils ou la couleur, la technique, la précision du geste, le côté méditatif, le fun…? 

Maintenant que vous le savez, vous avez identifié une zone importante de votre fonctionnement. Le dessin permet de la nourrir, c’est génial. Et peut-être que d’autres moyens / expériences peuvent être explorés pour y répondre.

Proposition: Noter les valeurs qui sont les plus importantes pour vous. Quelles activités vous permettent de les nourrir ? La pratique du dessin y contribue-t-elle ?

Demander ensuite à votre entourage les valeurs qui semblent importantes pour vous à leurs yeux. C’est un bon indicateur pour savoir si ce que l’on dégage correspond à nos aspirations ;)

 

Acquérir les bases de fonctionnement pour créer librement, se faire plaisir ainsi que pour devenir bon!

Le plaisir ne vient pas toujours tout de suite. Et avant d’arriver à être fier de son dessin (les saboteurs sont souvent dans les parages ;)), cela implique de nombreuses heures de travail, à apprendre les BASES!

Cette partie est un INCONTOURNABLE! Et c’est pareil partout… Quelle que soit la discipline, le champ d’expérience (sport, bricolage, cuisine…), cela fonctionne de la même manière : faire ses gammes pour devenir bon et d’autant plus si on vise l’excellence !

Le génie est fait d'1% d'inspiration et de 99% de transpiration

Si le plaisir n’est pas forcément lié au fait de progresser, j’ai envie de dire que ça y contribue franchement ! Toutefois, inutile d’attendre une hypothétique “maîtrise” de la courbe d’expérience (l’ultime phase en plateau) pour prendre du plaisir.

Former les hommes ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu

A chaque étape où nous nous formons, apprenons, pratiquons, c’est ce feu, cette joie qui s’allume.

Invitation: garder le focus sur cette idée et mettre les résidus de saboteur au placard.

Proposition créative: illustrer ce concept comme bon vous semble, à votre sauce (par exemple : un feu de joie, des saboteurs… mélangez le tout… à vos crayons ! )

L'importance de quitter sa tête pour passer à la pratique

Ahhh ce sujet ! A une période ou l’industrie du livre et les informations de façon générale sont disponibles partout, où l’information est en telle abondance qu’on ne sait plus où donner de la tête, il est donc très simple de lire un livre et se dire que l’on a compris.

L’industrie du développement personnel est très douée pour cela et offre pléthore de livres avec un phénomène d’addiction à la consommation. Le dessin oblige à passer à l’action, la main est l’outil clé, simple, accessible, toujours sur soi ;) Une bonne façon de s’habituer à passer à l’action, bonne pratique clé dans l’atteinte de tout objectif.

Parmi les bases sur lesquelles Pit insiste, il y a notamment le geste fluide, assuré qui ne vient que par la répétition qui permet de créer de nouveaux circuits neuronaux (exemple en vidéo) ! C’est un peu comme si vous empruntiez un nouveau chemin à côté d’un chemin déjà tracé. Ce nouveau chemin n’est pas encore balisé mais à force de l’emprunter, l’herbe va se tasser voire disparaitre et vous aurez créé un nouveau chemin de terre plus facilement empruntable.

Cela peut être une difficulté pour les personnes qui préfèrent les concepts aux actions et justement le dessin fait une saine jonction entre les 2, permettant de donner de nouvelles habitudes à notre tête, de l’habituer à nous partager avec le reste de notre corps  :D !

S'accorder du temps dans sa progression et positiver

Acquérir les bases prend du temps et demande de la douceur et de la patience avec soi-même. Rome ne s’est pas fait en 1 jour. Alors quel que soit le domaine, laissez vos petites voix de côté et utilisez le plaisir pour persévérer. C’est une boucle vertueuse que de savoir reconnaitre ses progrès aussi petits soient-ils. Une tentation peut aussi être de vouloir progresser trop vite, de dessiner plus que de raison et de se lasser. Pit l’a suffisamment répété : la constance, la régularité sont essentielles dans la pratique, 30 min par jour suffisent !

Les émotions comme boussole

Les émotions… n’est-ce pas ce que l’on cherche à générer en créant, que ce soit pour nous et/ou pour les observateurs ? Le dessin est un magnifique outil d’évolution qui nous fait expérimenter des émotions et une meilleure connaissance de nous-même.

Ces émotions sont partout, telle une boussole qui ont des messages et nous aide à savoir si nous aimons ou non ce que nous créons pour nous permettre d’ajuster, de mettre plus de lumière de contraste, de pi(g)ments dans notre vie et trouver notre voie. Nous les rencontrons à la fois dans le processus de création lui-même avec une palette infinie : joie, colère, frustration, agacement, impatience, étonnement… et dans le partage avec les autres où gratitude mais aussi comparaison et jugement peuvent s’inviter. Parlons-en justement.

Sortir de la comparaison et du désir de perfection pour mieux s'affirmer

Une tentation peut aussi être celle de la comparaison. Mais à qui et pourquoi ?

Se comparer au soi d’il y a quelques jours, quelques semaines… permet de mesurer sa progression.

En revanche, se comparer aux autres favorise le décentrage. Peut-être que ça en motive certains et auquel cas tant mieux mais la motivation intrinsèque est la plus pérenne en ce qui me concerne alors je conseillerai de garder le focus sur le fait de s’améliorer et donc sur la technique, le style, l’imaginaire plus que sur le fait de “dépasser” le voisin.

Les styles de dessin sont tellement différents qu’il est de toute façon subjectif de comparer : style réaliste, épuré, quelques traits… Et alors que l’on pourrait être tenté de croire que le style épuré est plus facile, il est souvent plus simple de vouloir détailler. Cela peut traduire une envie de montrer, prouver sa technique, sa compétence… sa valeur. L’illustratrice Armella Leung en parle dans cette interview, étape par laquelle elle est passée avant d’oser la simplicité et d’aller à “l’essentiel”, style qui lui correspondait davantage.

Livres Art Mella

Le travail de simplification implique de bien comprendre ce qu’il se passe…. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement !

Quel que soit le style préféré, le dessin devient alors un joli chemin d’affirmation de ce qui nous porte au travers de notre style, des messages portés…

Apprendre des autres tout en se détachant de leur regard/ recevoir les conseils et les critiques

S’inscrire dans une école de dessin comme AAD, c’est se donner les moyens de recevoir les conseils et retours d’experts. Et qui dit “retours” implique “critiques”, certes constructives mais critiques. Pour ceux dont les drivers “sois parfait”, “fais des efforts”, “fais plaisir” ou même “sois fort” sont encore bien présents, cela peut venir appuyer sur des points sensibles

NB: un driver est un message contraignant passé dans l’inconscient et qui induit certains de nos comportements : “sois parfait”, “sois fort”, “fais des efforts”, “fais plaisir” et “dépêche-toi”. Leur présence est classique mais c’est le curseur avec lequel ils impactent nos vie qu’il est important de réguler pour retrouver un équilibre.

Un besoin commun aux drivers cités ci-dessus est le besoin de reconnaissance et la 1ère personne de qui il est important de l’obtenir, c’est de soi-même, la base : cultiver une bonne estime de soi. Ok, ça, c’est la théorie et c’est facile à dire, c’est vrai, mais il est toujours bon de le rappeler parce que le réflexe de s’en remettre complètement à une validation extérieure peut vite arriver. Je ne développerai pas ici comment cultiver l’estime de soi, il faudrait un article à part entière et surtout de l’action mais :

  • s’accepter y compris dans ses “échecs”, à considérer comme des apprentissages ;)
  • savoir se faire passer en premier
  • Avoir conscience de ses limites à date
  • et exprimer clairement ses ressentis et besoins

en font partie

 

 

Personnage Océ qui se cache

 

Vous éprouvez des émotions au moment des feedbacks (NB : un feedback inclut un axe d’amélioration! Sinon, c’est une remarque) ? Tant mieux! C’est le moment d’ouvrir le capot et de regarder ce qu’il se passe là-dedans, pourquoi ça pique, afin de rester centré sur sa progression au lieu de partir dans des actions permettant de satisfaire des drivers trop forts.

S’impliquer dans la correction est pour soi et pour personne d’autre. Il ne s’agit pas de faire plaisir au correcteur, de satisfaire les réminiscences du “bon élève” en soi en redoublant d’effort pour atteindre la perfection ou d’avoir l’impression d'”encaisser” une remarque en se flagellant. Il s’agit de voir le positif dans le feedback:

  • Le premier point positif est que si le retour “pique”, il m’offre une opportunité de progresser personnellement en “lâchant” ces drivers quand ils sont douloureux et donc en excès.
  • Le second point est qu’il offre un levier rapide d’évolution qu’il serait difficile de se faire soi-même !

Et derrière “les autres”, il n’y a pas que les instructeurs ; il y a aussi les élèves de l’école!

 

Enfin partager ses dessins à toute une communauté et voir ceux des autres permet :

  • D’identifier plus rapidement les styles qui nous plaisent et donc de s’en rapprocher
  • De sortir de sa zone de confort et oser partager ses œuvres et messages

 

Parfois, l’œuvre sera incomprise, trop contemporaine ou trop classique, pas assez ceci ou trop cela au regard de certains.

Et alors? C’est avant tout un processus d’expression et d’évolution de l’artiste qui pourra résonner avec d’autres. Les éventuelles critiques blessantes sont un moyen d’identifier des messages, de prendre conscience de nos besoins et de mettre les actions en face pour y répondre. Le sentiment d’être rejeté ? De ne pas avoir assez de valeur ? De ne pas être assez compétent ? De ne pas avoir une identité claire ? Réactivation de croyance du type “je suis nulle en dessin” ou encore “je ne vais pas y arriver, je ne suis pas à la hauteur”… Ok, c’est le moment d’inverser la tendance et de transformer les croyances limitantes.

En ce qui concerne les croyances de façon générale, une croyance n’est qu’un point de vue que nous avons fait nôtre. Heureusement, il y a plein d’autres points de vue pour le même fait. Alors que ce soit pour votre œuvre ou pour vous-même, quelle autre croyance pourrait davantage vous servir que “je ne suis pas à la hauteur” ou “ce dessin est laid”… Voyez si des croyances du type “ce portrait est vraiment plus expressif que le dernier”, “je progresse à chaque dessin”, “je suis audacieux et de partage mes messages” … ne sont pas plus porteuses.

 

Proposition:

  • Pensez à quelqu’un dont vous admirez le travail. Que vous dirait-il si vous lui demandiez conseil ? A votre avis, quel conseil se donne-t-il à lui même dans ses moments de doute ?
  • Observez et notez votre progression, vos réussites.
  • Admettez également les auto-sabotages et essayez de  transformez vos croyances. Elles sont le filtre avec lequel on regarde notre vie et au travers duquel nous la créons. C’est une belle opportunité de s’affirmer davantage si l’on a peur du rejet, de dépasser ses peurs de manière générale.

Le dessin et le dessein

Ceci m’amène justement au rapprochement de ces 2 mots que sont “dessin” et “dessein” et le lien me parait évident. Lequel précède lequel ? En ce qui me concerne j’aime penser à un message puis le représenter mais l’inverse est aussi possible : se laisser porter par une idée, voir ce qui émerge et y poser du sens après. Quoi qu’il en soit, les 2 me semblent étroitement liés et le dessin est un magnifique moyen de porter des messages et de porter sa voix, sa vision sur le monde, qui est à mon sens le travail de l’artiste !

Proposition: Et vous, avez-vous déjà réfléchi aux types de messages que vous aimeriez porter par le biais de vos œuvres ?

Les valeurs, les couleurs et la lumière sont essentielles

échelle de valeurs de gris au crayon

Les valeurs sont au centre de la pratique du dessin. Il s’agit de ces nuances de gris (et il y en a bien plus que 50 ;)) qui permettent de se balader entre le blanc et le noir et permettent le relief grâce au contraste.

N’est-ce pas joli de poser le mot “valeur” sur la colonne vertébrale reliant l’ombre et lumière ? L’analogie avec les valeurs humaines, nos valeurs me saute aux yeux, en tant que guide nous permettant d‘avancer de façon alignée pour une vie qui nous correspond. De même, un dessin sans valeurs réussies sera plat, sans âme…

Certaines œuvres auront des contrastes très prononcés, d’autres plus en nuances de gris proches mais quoi qu’il en soit, elles sont bel et bien là !

Fermer les yeux pour mieux voir

Plisser les yeux pour mieux voir les valeurs est l’un des premiers enseignements de l’école de dessin. Quel paradoxe ! Encore une réconciliation offerte par le dessin.

Cela m’a longtemps fait réfléchir. Comment mieux voir avec quasiment les yeux fermés ? Rationnellement, les détails sont moins accessibles, la vision se floute ce qui rend accessible les grandes masses et du coup, les valeurs, cette fameuse échelle de gris permettant de relier le noir et le blanc.

Symboliquement, c’est une belle leçon de lâcher-prise, dans une discipline qui demande pourtant de la rigueur et de la précision. Encore une opposition complémentaire.

L'Harmonie, le juste équilibre, la complémentarité

L’Harmonie dans un dessin implique une belle composition et souvent de jouer avec la complémentarité des couleurs, l’équilibre des formes afin de guider le regard et que le rendu soit harmonieux.

La complémentarité me fait clairement penser au juste milieu la roue chromatique nous parle de complémentarité à 360°! 

Un peu comme nous, nous sommes fait de dualités, de complémentaires opposés, nous sommes constitués de parts antagonistes: la part concrète et la part intuitive, la part flexible et la part très organisée, la part rationnelle et la part spirituelle, la part contrôlante et la part zen…

Et toutes ont leur rôle à jouer pour notre équilibre! 

Par ailleurs, j’ai envie d’ajouter que l’Harmonie nous invite aussi à lâcher prise et s’autoriser à explorer ! On a le droit de se tromper, de faire des essais qui sont parfois des opportunités, des ouvertures vers des chemins auxquels nous n’avions pas pensé, un peu comme cette goutte d’eau en trop sur cette aquarelle dont le rendu est finalement très sympa!

Sans exploration, nous risquons de passer à côté d’une part de nous qui nous plait, d’un beau jaune doré qui rendrait très sympa. Peut-être que ça ne fonctionnera pas… et peut être que ce sera du plus bel effet avec ce beau mauve ;)

Encore un beau message pour nous autoriser à explorer quels que soient les domaines de notre vie et poser notre curseur, notre juste milieu.

Proposition créative : Quelles sont les parts de vous que vous trouvez difficiles à faire collaborer ? Imaginer un dessin ou ces 2 parts font équipe, comme 2 couleurs complémentaires 

comment trouver couleur complémentaire

Le processus créatif : un cycle d'évolution

Enfin, je vais vous parler de mon processus créatif parce que j’aurai bien du mal à le généraliser à qui que ce soit mais j’y vois une analogie flagrante avec les cycles d’évolution classiques comme peut nous le proposer le modèle d’Hudson.

1 – Une phase d’élan, de haute stimulation motivation pour un projet, l’idée, ça fourmille, c’est l’enthousiasme, l’effervescence ! Cet “artichaut de l’espace” va bientôt prendre vie dans de drôles d’aventures, chacun son délire hein ;)… L’énergie est au top !

2 – Phase de déclin : hum pas si simple de passer dans la matière, cet artichaut n’a pas la tête que je souhaiterais et le projet n’avance pas assez vite. Et si … blablabla… les émotions débarquent, les doutes, le blabla mental et son lot de négativité, d’anxiété…

A ce moment-là, soit il s’agit de réajuster le projet parce que ce n’est peut-être pas le bon (auquel cas, retour en phase 1 après réajustement) , soit il peut s’agir de passer en phase 3.

3 – coocooning (aussi appelée marasme ou désengagement): c’est la levée du crayon. Certains le laisseront peut être un certain temps (pas trop longtemps, pleaaaase). A cet étape il s’agit de retrouver du sens, de l’estime de soi aussi et de se booster positivement. Pour la question du sens, encore une fois, c’est la question du pourquoi. Et le pourquoi peut être “prendre du plaisir”. “Sens” ne veut pas systématiquement dire un grand “idéal” ou de l’ “extraordinaire”. Je trouve personnellement que la simplicité fait beaucoup de bien. 

4 – Renouveau : Et après cette phase de clarté, faites place à la créativité, au renouveau, à l’exploration… Ok, je garde mon artichaut mais il viendra vous parler de son “p’tit cœur” en toute simplicité et avec fun, de sa sensibilité et il aura quelques copains ;)

Tout cela pour dire que ces hauts et ces bas sont naturels… dans tous les domaines.

Est-ce que ça vous parle ? 

Invitation: et vous, quel est votre processus créatif ?

L'union de la matière et de l'invisible

Si une œuvre est tangible, elle fait d’abord appel à notre intuition, à notre imaginaire pour la créer. Nous pouvons inventer ce qui n’existe pas encore…

Et lors de la construction du dessin, l’invisible est aussi là : il est fondamental de le dessiner, de dessiner les parties cachées ! ;)

L’invisible vient se projeter grâce à nous sur la feuille, magnifique, non ?

En Synthèse

Vous l’aurez compris, mon message ici est que notre vie est notre œuvre d’art et que nous en sommes les créateurs alors à nos crayons qui sont tellement plus encore ;)

Artiste intérieur motivation découverte
0 k
Partages
Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest
11 réponses
  1. Bonjour,
    Bel article, et vraisemblablement très vrai pour la plupart des aspirants dessinateurs. La plupart, sauf moi. J’ai abandonné l’idée même de dessiner correctement un jour. Malgré des heures, des mois, des années, je ne progresse pas d’un iota …
    Décevant …
    Salut !

    1. Bonjour, suivez-vous des cours chez nous? Je ne connais aucun de mes élèves qui n’a pas progressé. Ce serait une première en réalité. Merci de nous contacter pour faire le point.

  2. Ce bel article aborde avec nuance et simplicité le thème complexe de l’artiste intérieur tout en donnant des pistes concrètes pour en prendre soin : et soudain l’enfant intérieur se retrouve en bonne compagnie ! Les questions psycho-philosophiques abordées ouvrent l’attention à 360° tout en étant illustrées (!) par les aspects incontournables de notre pratique du dessin, cela me parle beaucoup. Si l’interrogation du jour était “L’homme est esprit, qu’est-ce que l’esprit?”, cette présentation légère et profonde à la fois pourrait parfaitement esquisser un début de réponse, en écho aux conseils de Corot “Le dessin est la meilleure chose à chercher, etc…” Merci beaucoup, Audrey, j’aime ce genre de lecture en début de journée !

  3. Ca fait du bien de lire cet article et de voir tout ce qui se passe au delà de la technique et de l’apprentissage du dessin. Je n’aurai pas imaginé cela en commençant la formation et puis rapidement j’ai eu un gros passage à vide qui m’a fait mesurer l’importance de ce qui pouvait être révélé en moi. Le voyage commence….

  4. C’est un peu ça aussi pour moi.
    Pas possible de ne travailler que la formation. Je dois rester focus sur mon activité professionnelle et la développer, réfléchir également à mon projet artistique.
    Le fait de travailler la formation avait enlever un peu de plaisir à dessiner. Donc il est essentiel de revenir à cette notion pour continuer à me former.
    Je trouve les questions posées dans cet article très intéressantes. Pit tu en as parlé dans les vidéos de la formation de garder en tête les objectifs de la formation, les intensions de chaque trait du dessin. Je vais faire le point et y répondre pour moi.
    J’aime cette idée d’équilibre de toute chose.

  5. Je me retrouve pas mal de similitude avec ce que je traverse en ce moment. Outre les quelque petits problèmes pro qui me ralentissent quelque peu, j’avoue que les quelques moments libres à pouvoir dessiner ont du mal à trouver un sens. Reprendre la formation, faire du dessin plaisir en manquant de notions.

    Une traversé du désert assez compliquée avec de gros moments de doute pour se libérer de la copie, continuer l’apprentissage et garder du plaisir en dessinant… Équation compliquée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Artiste intérieur motivation découverte

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Déconnexion


Bienvenue !


Se connecter
x

Your custom content goes here.

Guide gratuit
indispensable pour débuter
en dessin

Ne manque pas le cours de dessin en direct  !

Rendez-vous à 18h sur la chaîne YouTube Apprendre à dessiner

Prépare ton crayon ! 

Petit problème technique suite à une mise à jour.
Les forums et formations sont indisponibles.
Revenez dans quelques heures.
Merci pour votre patience!