Les écoles d’art francophones

Parmi les questions qui reviennent souvent sur le blog, on retrouve celles portant sur les techniques de dessin bien évidemment, mais aussi sur les formations et diplômes, sans oublier les écoles. Et justement aujourd’hui, nous allons creuser la question des établissements francophones. En dehors de France, nous verrons ce que nos amis belges et suisses proposent, tout comme nos cousins québécois. Il s’agira d’une liste non-exhaustive, classée par pays sans distinction de niveau.

À noter également que vous risquez de voir régulièrement (ici ou lors de vos recherches) l’acronyme ECTS pour European Credit Transfer System. Cela renvoie au système mis en place dans le cadre du décret de Bologne du 31 mars 2004. Ce transfert de crédit était déjà utilisé dans le cadre du système Erasmus. Les cours ne sont plus uniquement définis par un nombre d’heures mais comme un tout. Ces ECTS attribués à un enseignement vont englober les travaux pratiques, les stages, les périodes de recherche, le travail personnel et bien évidemment les cours. Un crédit vaut pour 25 heures de travail. Ainsi, un semestre donne 30 crédits et une année équivaut à 60 crédits.

Enfin, concernant les inscriptions, renseignez-vous au plus vite auprès des écoles visées afin de connaître les modalités et les dates. Un dossier, tout comme une épreuve d’admission, cela ne s’improvise pas et nécessite d’être préparé à l’avance.

Belgique (fédération Bruxelles-Wallonie)

À noter que le premier cycle conduit à l’obtention du diplôme de Bachelier (ou Licence en France) en arts plastiques, visuels et de l’espace. Cela permet d’engager un deuxième cycle d’un an ou deux. Quelles que soient les études supérieures, il existe deux types de Bachelier :

Le deuxième cycle Master en deux années (M1 & M2) conduit à l’obtention du diplôme de Master en arts plastiques, visuels et de l’espace. Ici, on parlera de “Master en arts plastiques, visuels et de l’espace”, intégrant la mention “à finalité… (spécialisée, didactique, ou approfondie)” suivie de la mention du nom de l’Option.

Le troisième cycle est le doctorat. Ce dernier est possible à la condition d’avoir suivi un Master Approfondi.

Le domaine des Arts plastiques, visuels et de l’espace est l’un des cinq domaines que comprend l’enseignement artistique en Fédération Wallonie-Bruxelles. Il se répartit dans les différentes écoles supérieures des arts :

Pour tout renseignement concernant les démarches d’équivalence, il est généralement possible de contacter le secrétariat de l’école visée ou d’aller sur le site www.equivalences.cfwb.be.

Renseignez-vous aussi sur les conditions d’inscription (qui peuvent varier d’une école à une autre) et d’admission (épreuve de dessin, propre à l’option, oral avec un jury …).

Ces dernières années, on constate un afflux plus important de jeunes Français dans les établissements belges. Parmi les arguments avancés pour expliquer ce fait, la sélection différente de celle de l’hexagone, tout comme la pédagogie plus libre, plus orientée vers l’expression artistiqueet enfin, la vie étudiante souvent présentée comme moins onéreuse (en comparaison avec celle de Paris notamment).

Une tendance à “l’exil” qui ne devrait pas s’inverser tout de suite (avis personnel), compte tenu du sentiment de défiance né suite au lancement de la nouvelle plateforme Parcoursup et des couacs réguliers dont on entend parler. En 2018, plus de 33% des étudiants dans les écoles d’art étaient français. Et dans certaines écoles, environ la moitié des étudiants viennent de l’Hexagone.

Bref, la fédération Bruxelles-Wallonie propose pas moins d’une quinzaine d’écoles supérieures d’arts.

Débutons ce tour d’horizon par l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Fondée en 1711, cette école propose une quinzaine de cursus de cycle Bachelier ou Master en arts plastiques, visuels et de l’espace.

Ces formations se répartissent selon 3 champs ayant chacun différentes options : design (architecture d’intérieur, design textile et urbain), art (dessin, espace urbain, gravure, lithographie, peinture, photographie, sculpture, sérigraphie, arts textiles) et média (art dans l’espace public, communication visuelle et illustration).

Sans oublier certains Masters spécifiques (Pratique et Théorie de l’art, scénographie de produits, Pratiques Éditoriales et Pratiques de l’Exposition).

Voyons maintenant quelques programmes de cette école, selon les thèmes et formations

Design

Architecture d’intérieur

La 1ère année de bachelor veut initier les étudiants aux arts de l’espace. Ainsi, cela passe par :

La 2eme année de bachelor permet de développer les aptitudes à caractériser les espaces :

La 3eme et dernière année de bachelor pousse l’étudiant à l’autonomie de conception et à développer sa personnalité artistique :

Les élèves peuvent continuer leur formation en suivant un Master qui doit leur permettre d’exprimer des concepts personnels ainsi que de gérer des programmes architecturaux complexes :

A la fin de ce Master, un mémoire (ou projet) clôture un travail de réflexion personnelle.

Design textile

Le textile est un univers vaste, englobant bien des techniques de production, des matériaux. C’est pourquoi la formation va porter sur :

Art

Dessin

Cette pratique étant avant tout une pratique polymorphe permettant de s’exprimer, il est donc nécessaire d’avoir un programme adapté.

Cette formation a pour but d’engager une pratique personnelle et d’affûter les outils théoriques. Ces derniers seront utiles à la déconstruction des idées reçues sur le dessin, mais aussi pour l’analyse des pratiques de création contemporaine et la compréhension du monde. Fort de tout cela, l’étudiant pourra alors développer une pratique artistique et un esprit critique.

La formation va se dérouler autour d’un apprentissage double : un travail d’observation et un travail d’imagination. Le but étant de maintenir à distance ces deux techniques, tout en permettant d’aller de l’une à l’autre. Pour y parvenir, les étudiants auront besoin de faire des recherches, et de pratiquer quotidiennement le dessin d’après modèle vivant.

Une année de formation va s’articuler autour d’environ 5 propositions de travail. Elles vont passer par une recherche graphique et par des échanges menant à étudier des extraits de certains textes pouvant guider la réalisation. Bien évidemment, les attentes vont devenir plus importantes au fil des années. C’est pour cela que l’étudiant devra faire ses propres recherches, gagner en autonomie et être capable de parler avec précision de ses propres travaux ( notamment en se constituant un book). En effet, en Master, l’étudiant sera amené à confronter régulièrement ses recherches et réalisations à des regards différents (enseignants, étudiants, personnes extérieures). Le but étant de maintenir le travail de recherche, de remise en question et de s’interroger sur le processus de création jusqu’à l’exposition.

Peinture

En plus de la pratique, cette formation s’engage à explorer les enjeux, les différentes possibilités de cet art et même à tenter d’en trouver d’autres. En effet, on a pu constater ces dernières années que la pratique picturale s’était enrichie des autres médias. La peinture ne se limite plus à la pratique avec pinceaux sur toile. Toutes les autres formes d’expression artistique contemporaine peuvent être envisagées et apporter de nouveaux axes de réflexion et de création pour la peinture.

Ainsi, l’atelier de peinture est un lieu d’échange, d’expérimentation et de réflexion; un lieu où chaque étudiant peut développer une recherche personnelle libre.

Dès la première année, le bachelier devra proposer un axe de création qui lui soit propre. Cet axe de travail devra être développé en faisant preuve d’ouverture, d’expérimentation et de constance. Il en sera de même en Master.

Pour l’aider dans sa pratique et ses réflexions, l’étudiant sera soutenu par les enseignants. Ces derniers lui fourniront des pistes de travail et des conseils, tant pratiques que techniques ou même conceptuels.

Pour aider l’étudiant dans son développement artistique, des ateliers ponctuels techniques et expérimentaux sont organisés par les enseignants; sans oublier un atelier précis tenu par un artiste invité et sur une problématique bien définie.

En Master, l’étudiant devra donc toujours développer son axe de travail, comme nous le disions plus haut. Il devra aussi être capable de répondre avec précision aux questions que l’on pourrait lui poser. Cela demande donc une réelle compréhension des notions et pratiques enseignées.

Il sera demandé à l’étudiant en Master un travail constant d’analyse du langage plastique, afin de gagner en autonomie ( aussi bien théorique que plastique) en fin de cursus. Et pour confronter l’étudiant au regard du monde extérieur, son travail sera exposé au public à chaque fin de chaque année d’étude. Ses oeuvres seront alors évaluées par un jury extérieur.

Pour conclure, cette école jouit d’une excellente réputation et propose un nombre important d’options; sans oublier le fait que, pour une école de haut niveau, elle reste plus accessible que ses équivalentes françaises, mais toujours avec des diplômes reconnus.