Pour répondre à cette question, il faut distinguer principalement deux types de dessinateur :

  • les personnes qui n’ont pas les bases ou qui ne les maîtrisent pas ;
  • les dessinateurs connaissant et maîtrisant ces techniques indispensables.

 

La peur de (mal) faire

Pour le premier cas de figure, et avant même de parler de bases, ces personnes souffrent globalement toutes du même symptôme : la peur de mal faire. Une peur qui rejoint presque systématiquement celles du regard des autres, de la critique, du ridicule. Sans oublier le mythe du talent.

Tout mélange insidieux pousse les personnes à ne pas oser dessiner. Elles restent là, à rêver devant le travail des autres et à ronger leur frein. Ces personnes en manque de confiance pensent qu’elles sont juste mauvaises de naissance alors que d’autres ont plus de chance, ayant quelque chose en plus.

Après tout, puisque certains naissent avec un réel talent, pourquoi se fatiguer à apprendre vu qu’il y a peu de chances que l’on arrive un jour au niveau de certains artistes. Tout cela est évidemment FAUX.

Croire en l’existence d’un talent inné est une croyance très répandue. Mais aussi malsaine et limitante en dessin comme ailleurs. Consciemment ou non, les gens se déresponsabilisent. Alors qu’en réalité, ils ont toujours le contrôle sur leur propre réussite. Cette croyance bloque les progrès des débutants et les empêche de se réaliser comme artistes loisirs ou même dans l’optique d’une carrière artistique.

De nos jours, nombreuses sont les personnes qui cherchent toujours la solution de facilité, la petite pilule magique comme nous le disons souvent ici. Cette solution qui nous permet de tout faire sans trop d’efforts et rapidement. Et face à la difficulté, le mythe du talent inné servira d’excuse à certains pour ne pas commencer. Pour d’autres, il s’agira d’un complexe d’infériorité et d’un manque de confiance en eux.

Pourtant, tous les artistes sont passés par les mêmes étapes d’apprentissage qu’un débutant anonyme. TOUS les artistes du monde d’hier et d’aujourd’hui sont nés en ne sachant RIEN. Et TOUS les artistes du monde ont dû apprendre et pratiquer. Même les personnes qui auraient une éventuelle prédisposition doivent pratiquer régulièrement pour pouvoir progresser. Devenir “bon” sans rien faire, cela n’existe pas et dans aucun domaine.

 

 

Peur du regard des autres
Peur de mal faire

Le manque de bases

Ensuite, il y a la question des bases. Sans elles, impossible de progresser. Mais les bases en dessin, c’est quoi ? Voici une liste de notions/techniques à maîtriser:

  • L’apprentissage et la maîtrise de la perspective
  • Compréhension et maîtrise de la terminologie liée à la perspective
  • S’entraîner à dessiner à main levée
  • Dessiner le non visible
  • Comprendre la notion de focale
  • Savoir diviser
  • Savoir décomposer
  • Dessiner des formes simples
  • Les nuanciers
  • Les vignettes
  • Lumière et réflexion
  • Les ombres

 

Pour vous aider, vous pouvez déjà consulter le mini-guide sur la perspective. Ensuite, il y a également les différents articles du blog. Ceux qui apparaissent en jaune sont à lire en priorité.

Il y a également la chaine YouTube du blog qui est à suivre comme la page “articles”.

Enfin, pour être certain de bien apprendre les bases en suivant un programme d’apprentissage tout en étant accompagné et soutenu, il y a les formations proposées sur le blog et notamment la formation “Bases du dessin” qui est la première à suivre.

 

Cubes et perspective

Défaut d’observation

Les débutants peuvent aussi souffrir d’un défaut d’observation. Soit de base soit en prenant de mauvaises habitudes petit à petit.

En effet, les débutants auront souvent tendance à dessiner ce qu’ils voient, mais sans pour autant le comprendre. Cela revient à faire de la copie bête et méchante comme nous le disons ici. Bête et méchante, car les personnes se jettent sur leur feuille pour dessiner les contours de leur modèle, sans s’interroger sur les volumes, sur les parties non visibles, etc., etc. Bref, sans réfléchir à la manière de faire.

Beaucoup de débutants comme de dessinateurs confirmés se perdent aussi dans les détails. Alors qu’il faut d’abord passer par la construction d’une vignette (qui permet notamment de visualiser le dessin en grand format) et passer par la simplification des formes avant de monter en détail plus tard. 

Ce souci du détail, ce perfectionnisme pose un vrai problème quand il s’agit d’apprendre à dessiner et génère une démarche contre-productive. En effet, en se focalisant uniquement sur le résultat final, cela empêche les artistes en herbe d’apprendre et d’expérimenter de nouvelles choses. Sans parler de la perte de temps et d’énergie.

 

Dessin et observation

Objectifs inadaptés

La problématique des objectifs est aussi une réalité tant chez les débutants que les dessinateurs plus confirmés. Se fixer des objectifs trop hauts, irréalistes est un autre frein majeur à la progression. Les personnes auront souvent tendance à vouloir aller trop vite dans leur apprentissage, croyant inconsciemment qu’elles atteindront ainsi leurs objectifs plus vite aussi.

Erreur !! 

C’est ainsi qu’on passe à côté de certaines notions, qu’on en assimile mal d’autres. Les personnes stagnent, souvent pendant longtemps et sans comprendre pourquoi. Elles finissent par se frustrer et par baisser les bras avec une confiance en soi en berne.

L’apprentissage du dessin demande du temps et c’est pour cela qu’il faut passer les étapes les unes après les autres. Sans se presser et sans se fixer des objectifs irréalistes. Partir sur des objectifs peu élevés ET atteignables permet de préserver la confiance, d’apprendre plus sereinement pour ensuite monter le niveau petit à petit.

 

Objectifs adaptés

Pratique régulière

La problématique des objectifs renvoie aussi vers celle de la régularité dans la pratique. Nous ne le dirons jamais assez, il faut pratiquer régulièrement. Par exemple, une heure par jour apportera plus de résultats qu’une séance de 7 heures un dimanche ou 7 heures dans un mois. L’autodiscipline est de mise. La régularité et la qualité valent mieux que la quantité.

On n’apprend pas une langue étrangère ou à courir un marathon comme ça. L’entraînement est de mise. Il en est de même pour l’apprentissage artistique.

Ainsi, pour apprendre à s’organiser et à se discipliner, il faut au début s’obliger à dessiner quelques dizaines de minutes par jour. Petit à petit, les personnes arrivent à se trouver du temps et à pratiquer de plus en plus chaque jour. Dessiner c’est aussi se donner du temps pour soi !

 

La panne d’inspiration

 Si cela touche principalement les dessinateurs plus confirmés, les débutants ne sont pas forcément épargnés. Comment alors lutter contre elle ?

Tout d’abord, il faut l’accepter. Cela évitera de s’obstiner et de s’arracher les cheveux. La panne d’inspiration peut aussi être liée à une forme de saturation.
Et pour retrouver l’inspiration, il faut la nourrir. Pour cela, voici plusieurs idées :

  • Se consacrer à une activité calme comme la lecture. Regarder un film/une série peut aussi être une source d’inspiration.
  • Faire une autre activité créatrice.
  • Écouter de la musique. C’est aussi un moyen de s’évader et de se changer les idées.
  • Remplir un carnet de notes afin de conserver des idées non réalisables sur le moment et puiser dedans dès que nécessaire.
  • Visiter des musées, des expos. Cela permet de se documenter, de s’inspirer et d’échanger avec des artistes présents.
  • Utiliser un générateur d’idées comme Eurekaaa.
  • Sortir et changer d’air. Une petite balade en campagne par exemple.
  • Voir des amis, échanger avec d’autres artistes amateurs ou pros.
  • S’entraîner afin d’améliorer sa technique ou en tester de nouvelles. À défaut de dessiner un nouveau dessin, cela permet de se changer les idées tout en dessinant quand même.

 

La “panne technique”

Tous les dessinateurs sont concernés par cela. Ce blocage arrivera forcément dans la vie artistique d’un dessinateur. Et pour cela, il n’y a pas 36 solutions.

Tout d’abord, comme précédemment, il y a la phase de l’acceptation. Ne pas être dans le déni, ne pas s’obstiner. Tous les artistes font des erreurs, calent. Partir faire un tour, s’aérer aide. Ensuite, il faut bien comprendre que ce blocage est temporaire. Il ne faut pas se décourager et arrêter le dessin définitivement. Au contraire, il faut pratiquer. Et d’ailleurs, ne pas oublier de “s’échauffer le cerveau, l’œil et la main” en faisant des croquis rapides plus des vignettes.

Parallèlement à cela, il faut tenter d’identifier ce qui ne va pas dans le dessin, savoir quelle technique il manque ou ce qui est mal maîtrisé pour rendre un dessin correct. Là aussi, échanger avec d’autres artistes, la famille permet d’avoir un retour. Mais attention, il faut accepter la critique (si elle est constructive).

Les références aident aussi. Ce n’est pas tricher que de s’aider de références. Il faut savoir s’en détacher au bout d’un moment, mais en cas de problématique, c’est une aide certaine. Cela permet aussi d’enrichir sa bibliothèque mentale d’images.

 
Panne technique