Les astuces pour créer sa propre palette de couleurs

Palette de couleurs restreinte ou élargie ?

Aujourd’hui dans cet article, nous allons répondre à la question que beaucoup se posent: Comment créer une palette de couleurs. D’ailleurs, cet article est la suite de celui qui couvrait la théorie des couleurs.

Vous avez l’habitude de ne pas préparer votre palette de couleur avant de finaliser une illustration et vous y allez à l’instinct ? À moins que vous n’ayez un sens inné des teintes et des valeurs, vous risquez de profondément gâcher votre dessin au moment de passer à l’action. Il est très fréquent de créer une illustration aux couleurs aussi bien fades que trop intenses, sans jamais trouver un équilibre. Dans cet article, je vais vous donner des trucs et astuces pour éviter une bonne fois pour toutes d’utiliser les couleurs comme des enfants. Que vous travailliez à la tablette graphique ou avec des techniques traditionnelles (huile, acrylique), les techniques qui vont suivre ne peuvent que vous être utiles.

La première chose que vous devez absolument intégrer à jamais dans votre esprit, est que l’harmonie des couleurs dépend d’une notion fondamentale : plus vous utilisez de couleurs, plus vous avez de chances de rater votre illustration. Par « raté », j’entends « une utilisation des couleurs plutôt désagréable à l’oeil pour le commun des mortels ». Ce qui donne le pouvoir d’une couleur, c’est son utilisation par rapport à une autre. Si vous avez compris ce dernier point, vous avez tout compris ! (ou presque) ;)

Créer une palette de couleurs photo-réaliste

Pour les débutants, il est plus facile de créer sa palette à partir d’une photographie. Pourtant, le mieux serait de partir d’une palette créée à partir de la réalité, car l’œil voit une gamme plus étendue de couleurs. Encore faut-il avoir l’habitude de percevoir les couleurs! Cela prend des mois, voire des années. C’est un entraînement quotidien.

Prenez une image dont vous voudriez utiliser les couleurs, et observez-la. Voici les étapes à suivre et les questions à se poser :

  • Existe-t-il une couleur dominante (c’est-à-dire une couleur qui revient en plus grande quantité)?
  • Quelle est la couleur la plus sombre ?
  • Quelle est la couleur la plus claire ?
  • Quelles sont les couleurs les plus intenses (c’est à dire les couleurs les plus fortes en terme de saturation) ?
  • Quelles sont les couleurs les plus neutres (en général, il s’agit de gris colorés; nécessaire pour neutraliser les couleurs intenses et obtenir les couleurs intermédiaires lors des mélanges)

 

Vous devriez finir par trouver une palette d’une dizaine de couleurs (grand maximum). Toutes les autres couleurs vont découler de cette palette par de simples mélanges. L’erreur est d’ajouter des couleurs en cours de route et de ne pas s’en tenir à la palette d’origine.

C’est aussi simple que ça. Le plus difficile est de capter les couleurs. Personnellement, je suis daltonien, je préfère utiliser la pipette que m’offre Photoshop pour être sûr de mon coup. De la triche vous dites? Vous croyez sincèrement que j’ai choisi de me spécialiser dans la peinture digitale sciemment? La nature a décidé pour moi! Peu importe ;p . On fait avec ce qu’on a dans la vie! ;)

Voici un exemple concret d’une photo et de la palette dont j’ai tiré parti (pour info, j’ai pris cette photo l’été dernier avec mon amie Léa Z.):

créer une palette de couleur d'après photo
Palette de couleurs créée d'après photographie et Photoshop

Comme on peut le voir ci-dessus, il est simple de créer une palette de couleurs d’après photographie grâce à un logiciel comme Photoshop. Avec un peu de recul, une des deux couleurs en haut à droite aurait pu sauter (la moins claire), mais vous avez compris l’idée.

Restreindre sa palette

Créer une palette de couleurs, c’est donc faire preuve d’un peu de réserve. Vous l’avez compris, il va donc falloir se discipliner pour éviter que notre palette ne devienne du grand n’importe quoi. Par exemple, et pour parler de la peinture digitale, il n’y a rien de plus facile que d’utiliser un grand panel de couleurs en quelques clics. C’est malheureusement la plus grosse erreur que vous puissiez faire avec l’outil numérique. Une palette limitée va vous forcer à réfléchir et à utiliser plus « intelligemment » vos couleurs .

Il existe plusieurs techniques pour restreindre sa palette :

  • Limiter sa palette grâce à une inspiration (provenant soit d’une image, soit de la réalité, soit de l’instinct, soit du hasard, soit de la mémoire visuelle).
  • Limiter sa palette grâce à la technique des régimes de couleurs.
  • Limiter sa palette grâce à la technique de masquage de la roue chromatique (concept développé par le talentueux et génial illustrateur James Gurney, dont j’aime beaucoup le travail soit dit en passant.

Le régime des couleurs

En utilisant la roue chromatique, vous pourrez créer une palette de couleurs objective et adaptée au message que vous voulez transmettre à votre public. Il est toujours approprié de trouver un bon équilibre entre les couleurs chaudes et les couleurs froides (voir article précédent). Cela dit, une couleur plus froide qu’une autre n’est pas forcément très saturée : il peut s’agir d’un gris. Par exemple, si nous prenons un bleu ciel assez saturé et que nous l’exposons à un gris-bleu, le bleu du ciel paraîtra plus froid alors qu’il s’agit au final de deux couleurs dans la même gamme de teintes (c’est-à-dire la « gamme des bleus »).

un bleu ciel et un bleu gris
un bleu ciel Vs un bleu gris

Ci-dessus, on constate que le gris-bleu a la même valeur, mais semble plus froid que le bleu ciel autour.

Voici les différents choix qui s’offrent à vous en ce qui concerne le régime des couleurs :

différents schémas de la palette
Différents Schémas possibles de la palette
  • Palette analogue: il s’agit des teintes les plus proches de la couleur dominante (ici le jaune).
  • Palette complémentaire: il s’agit de teintes opposées. L’esprit humain a tendance à apprécier ce genre de mélange. Cela dit, il faut éviter d’utiliser les deux couleurs à pleine intensité simultanément.
  • Palette monochrome: la teinte dominante est la teinte principale. Ce type de palette est utilisé pour des ambiances très intenses ou uniformes.
  • Palette en triangle équilatéral: même remarque que pour la palette complémentaire: attention aux couleurs trop saturées. Il est nécessaire de compenser avec des gris colorés par endroits.

Techniques de masquage de la roue chromatique

Il est possible aussi de vous amuser en relevant des défis. Vous pouvez appliquer des espèces de masques pour cacher certaines parties de la roue chromatique. C’est plutôt amusant à faire et les résultats peuvent être intéressants au moment de poser les couleurs sur votre illustration.

masquer le cercle chromatique
Exemples de masques sur des essais de R.Robinson (peinture à l'huile)

La roue chromatique que je vous expose ici n’indique que les teintes et les intensités, mais pas les valeurs (= « luminosité » d’une couleur). Cependant, vous pouvez déjà avoir une bonne idée des gammes de teintes et d’intensité possibles. C’est à vous d’ajuster la valeur de chaque couleur en fonction de vos besoins.

Les schémas de valeurs

Valeurs élevés

Pour créer une palette de couleurs satisfaisante, il faut s’intéresser aux valeurs également. On dit qu’une illustration est élevée en valeurs, lorsqu’elle comporte des valeurs plutôt claires et très peu de valeurs sombres. Ceci ajoute un effet de légèreté à l’illustration.

Photos avec des hautes valeurs
Image avec des hautes valeurs

Valeurs moyennes

On dit qu’une illustration utilise des valeurs moyennes, lorsque la gamme de valeurs est compressée plutôt dans les valeurs moyennes et passe peu par des couleurs très sombres ou des couleurs très claires. Il arrive qu’aucun noir ou qu’aucun blanc ne soient utilisés.

Photo avec des valeurs moyennes
Image avec des valeurs moyennes

Valeurs basses

On dit qu’une illustration est basse en valeurs, lorsque celle-ci a tendance à être très sombre et à ne presque jamais contenir de blanc ou de couleurs très claires. Cet effet est souvent utilisé dans des scènes dramatiques et pesantes.

Photo avec des valeurs sombres
Image avec des valeurs sombres

Les schémas d'intensité

Couleurs intenses ou vibrantes

On dit qu’une illustration est intense ou vibrante, lorsque celle-ci a tendance à être très saturée dans les couleurs et qu’il existe très peu de gris colorés ou neutres. Savoir distinguer l’intensité des couleurs vous sera aussi nécessaire pour créer une palette de couleurs cohérente.

Photo avec des couleurs vibrantes
Image avec des couleurs vibrantes

Couleurs moyennement intenses ou vibrantes

On dit qu’une illustration est moyennement intense, lorsque la palette utilisée comporte une gamme équilibrée de gris colorés et de couleurs intenses, sans aller pour autant dans les extrêmes.

Photo avec des valeurs moyennement vibrantes
Image avec des couleurs moyennement vibrantes

Couleurs peu intenses ou vibrantes

On dit qu’une illustration est peu vibrante, lorsqu’elle ne comporte que peu de couleurs intenses. Les yeux du spectateur peuvent en général plus se reposer dans certaines parties de l’illustration et en conséquence cela les fatigue moins, mais l’illustration peut paraître un peu fade si aucune couleur ne relève la palette.

Photo avec des valeurs peu vibrantes
Image avec des couleurs peu vibrantes

Les points à bien retenir concernant l'utilisation des couleurs

1. Gardez vos plus gros contrastes pour les éléments importants de votre illustration.

2. Gardez vos couleurs les plus saturées pour les éléments éclairés les plus importants.

3. Il est toujours plus agréable qu’une illustration ait une couleur dominante.

4. Gardez la couleur complémentaire pour attirer le regard sur un élément très particulier.

5. Utilisez des couleurs assez neutres par endroits, afin de laisser se reposer le regard. Il n’y a rien de plus ennuyeux que de supporter des couleurs flashies sur toute l’illustration.

 

J’espère que ces indications vous aident un peu plus dans l’utilisation des couleurs. Vous voilà mieux armés pour créer une palette de couleurs adaptées à vos œuvres.

Allez plus loin avec ma formation complète sur les couleurs

Tout artiste peintre ou digital devrait connaitre la théorie des couleurs, car sans elle, chercher une palette de couleurs harmonieuse et créative est du domaine de l’impossible! Apprenez dès maintenant à ajouter de belles couleurs dans vos images! (illustration, peinture, digital painting) et démarquez vous en tant qu’artiste dès maintenant.

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21 réponses
  1. Merci pit pour cet article essentiel mis à disposition. J’ai pris plaisir à le lire.
    C’est pour moi une mine d’informations simples et claires!

  2. Salut et merci beaucoup pour tes cours de dessin !
    Concernant le fait qu’il faut créer sa palette harmonieuse, j’ai compris à peu près comment mélanger les couleurs et le fait qu’il faut se poser les questions plus haut quand on regarde une photo par exemple. Mais maintenant je fais comment pour créer ma palette de couleur ? Comment je sais si ce que je vais regarder aura des couleurs harmonieuses ? J’ai pas compris clairement comment constituer ma palette 😢, je veux tellement comprendre comment faire, peux-tu m’expliquer très simplement s’il te plaît ☺

    Aussi quand tu dis qu’il mélanger les couleurs, ça je sais qu’on peut le faire en peinture mais sous photoshop ou studiop paint clip ou encore illustrator, on peut faire ça aussi ? Mélanger des couleurs comme si on faisait de la peinture ? 😮

  3. Bonjour,

    Je termine la lecture de cet article intéressant et reviens sur la question de “la pipette” (photoshop)
    En pratique, j’essaie de comprendre la façon dont vous établissez le lien entre le monde virtuel de photoshop et celui du réel.

    En clair, le nuancier de photoshop mentionne le code HTML correspondant à l’intensité de la couleur sur laquelle vous avez cliqué, mais comment faites-vous pour obtenir cette couleur (ou les tons proches de cette couleur) sur la palette -le monde réel- uniquement sur base de ce code HTML sachant qu’un daltonien ne pourra justement pas identifier certaines tonalités?

    Ex: #CB2020 est une couleur dont l’intensité tend vers le rouge. Mais de quel rouge s’agit-il?

    À moins de connaître les codes HTML de mémoire avec leur dénomination ainsi qu’une maîtrise des couleurs, j’avoue ne pas comprendre.

    1. Bonjour Jean-Louis.

      Etant daltonien moi-même, j’ai appris à peindre sur tablette graphique car il m’est bien plus facile et rapide d’identifier les couleurs.
      C’est d’ailleurs pour cette raison que j’explique la théorie des couleurs à partir d’une roue chromatique numérique et non traditionnelle.

      Il faut savoir que la plupart des couleurs numériques très saturées affichées sur un moniteur ne peuvent être reproduites ni en peinture, ni en impression.
      Par exemple sur photoshop, on peut voir un point d’exclamation lorsque la couleur utilisée sort des compétences de l’imprimante.
      Il est alors judicieux de travailler en mode CMJN (ce que font la plupart des coloristes de bd d’ailleurs) pour être certain d’être en accord avec le monde physique.

      La difficulté avec les pigments traditionnels, est de s’adapter avec les couleurs pré-existantes qui sont bien moins nombreuses qu’en numérique.
      Il devient donc encore plus nécessaire de connaitre la théorie des couleurs afin de mieux jouer avec les pigments disponibles.
      Il faut voir la peinture traditionnelle comme une palette restreinte par rapport à son cousin numérique.

      Pour en revenir aux daltoniens qui peignent en traditionnel, à moins d’avoir une très bonne mémoire, une très bonne maitrise des pigments et de la théorie des couleurs, il est très difficile de peindre en couleur de façon réaliste aussi bien qu’un artiste avec une perception normale (trichromatique voire quadrichromatique). Il faut l’accepter. J’ai eu du mal à l’accepter de mon côté. D’ailleurs la peinture traditionnelle est tellement chronophage et fatigante pour moi, que je préfère peindre en numérique, dans un espace où il y a moins de limitations, non seulement dans ma perception (utilisation de la pipette pour vérifier mes teintes et mélanges) que dans le choix de couleurs.

  4. Très bon article ! En plus, étant moi aussi daltonien, ça me rassure pas mal de voir ce que tu arrives finalement à faire avec un peu de persévérance (et d’expérience bien sûr).

    Petite question cependant: Est-ce que ton daltonisme t’oblige à avoir des astuces autres que l’outil pipette, ou est ce qu’avec l’expérience tu arrives à palier naturellement à ce problème ?

    Je m’étais toujours dit que la couleur c’était pas fait pour moi, mais du coup cet article m’a donné envie d’essayer^^

    1. en effet, lorsque je ne suis pas certain d’une couleur je passe par la pipette. Mais je n’utilise pas la couleur telle quelle.
      En gros, quand je ne suis pas certain de la teinte, je regarde simplement la teinte, et pas la couleur en elle-même (valeur et saturation).
      A partir du moment où je sais qu’il s’agit d’un vert ou d’un rouge, j’essaie de retrouver la couleur par moi-même.
      En général je travaille par température, c’est à dire que je compare les couleurs entre elles et je me pose les questions:
      – la valeur est-elle plus foncée?
      – la température est elle plus froide ou chaude que celle d’à côté?
      Parfois je dois tâtonner beaucoup plus que des individus avec une vue “saine”.
      Mais mes connaissances sur la théorie des couleurs font que je sais toujours où je vais.

      Donc oui, on peut faire avec notre handicap. Ça prend plus de temps et de patience. Mais c’est possible.
      On n’y verra jamais aussi bien que tout le monde cela dit. Il faut juste l’accepter.
      Il faut prendre ça avec philosophie et faire comme on peut.

  5. Ouarf, j’avoue être complètement perdu en ce moment niveau peinture. Tu penses que c’est bon les premiers temps d’apprendre la peinture en même temps que le dessin quand on est vraiment débutant? J’ai un an d’expérience dans le dessin, ça iras ou je vais trop vite?

    1. Difficile à dire.
      Mais c’est clair que c’est peut-être un peu tôt pour commencer la peinture.
      Après si c’est pour de la simple copie/reproduction, tu peux déjà essayer de te faire plaisir en peinture pourquoi pas.
      ça va dépendre de ta courbe d’apprentissage aussi.

      Si tu es régulier ça peut le faire.

      1. Oui, c’est pour de la reproduction, je pense pas y arriver seul avant 4 ou 5 ans. Je vais déjà faire des reproductions numériques (à la tablette). Ensuite ma courbe d’apprentissage ressemble plus à une constante en fait :p. M’enfin je verrais bien jusqu’où ça va me mener.

        1. Si tu travailles régulièrement encore une fois, ça va payer, c’est certain.
          C’est bien de se laisser du temps, mais c’est bien de se donner des défis aussi, et de ne pas rester dans sa zone de confort. C’est indispensable en fait.
          Après bien sûr, il ne faut pas trop s’en demander, au risque de finir dégouté ou découragé. Chaque dessinateur doit trouver par lui-même ses propres limitations.
          C’est une exploration qui prend du temps, mais ô combien enrichissante.

  6. Très bon article! Merci de partager tes connaissances.
    Selon toi, pour choisir sa palette de coleurs à partir d’une image, est-ce une bonne chose d’utiliser un nuancier ?? Je suis encore débutant en colorisation et je suis un peu perdu avec toutes les couleurs proposer par photoshop merci en tout cas.

    1. Salut Wiss,

      Le nuancier te permet justement de ne pas te perdre dans les couleurs et d’éviter d’utiliser toutes les teintes de la roue chromatique de façon aléatoire. Le mieux est de créer ton nuancier sans utiliser ta pipette, juste avec ta perception des couleurs (afin d’entraîner “ton oeil”) même à partir d’une photo. Biensûr il est nécessaire de partir d’une nuancier vierge si tu es sur photoshop (alt+clic sur les couleurs à effacer: un petit icône en forme de ciseau apparaît au moment où tu appuies sur alt, si tu es en dessus d’une couleur). Le nuancier personnalisé te guidera tout au long de ta colorisation, sans que tu perdes jamais de vue tes couleurs initiales.

  7. Merci pour cette deuxième partie tout aussi intéressante que la première partie. J’ai en effet la fâcheuse habitude de ne pas préparer mes couleurs et j’avoue que les couleurs ne sont pas toujours harmonieuses.

  8. Très bon article et simple comme j’aime ! ça commence à être plus clair pour moi ^^

    Sinon, dès demain je commence mon premier cours de dessin via une association pour progresser et enfin apprendre à peindre !

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Les astuces pour créer sa propre palette de couleurs

Les astuces pour créer sa propre palette de couleurs

Palette de couleurs restreinte ou élargie ?

Aujourd’hui dans cet article, nous allons répondre à la question que beaucoup se posent: Comment créer une palette de couleurs. D’ailleurs, cet article est la suite de celui qui couvrait la théorie des couleurs.

Vous avez l’habitude de ne pas préparer votre palette de couleur avant de finaliser une illustration et vous y allez à l’instinct ? À moins que vous n’ayez un sens inné des teintes et des valeurs, vous risquez de profondément gâcher votre dessin au moment de passer à l’action. Il est très fréquent de créer une illustration aux couleurs aussi bien fades que trop intenses, sans jamais trouver un équilibre. Dans cet article, je vais vous donner des trucs et astuces pour éviter une bonne fois pour toutes d’utiliser les couleurs comme des enfants. Que vous travailliez à la tablette graphique ou avec des techniques traditionnelles (huile, acrylique), les techniques qui vont suivre ne peuvent que vous être utiles.

La première chose que vous devez absolument intégrer à jamais dans votre esprit, est que l’harmonie des couleurs dépend d’une notion fondamentale : plus vous utilisez de couleurs, plus vous avez de chances de rater votre illustration. Par « raté », j’entends « une utilisation des couleurs plutôt désagréable à l’oeil pour le commun des mortels ». Ce qui donne le pouvoir d’une couleur, c’est son utilisation par rapport à une autre. Si vous avez compris ce dernier point, vous avez tout compris ! (ou presque) ;)

Créer une palette de couleurs photo-réaliste

Pour les débutants, il est plus facile de créer sa palette à partir d’une photographie. Pourtant, le mieux serait de partir d’une palette créée à partir de la réalité, car l’œil voit une gamme plus étendue de couleurs. Encore faut-il avoir l’habitude de percevoir les couleurs! Cela prend des mois, voire des années. C’est un entraînement quotidien.

Prenez une image dont vous voudriez utiliser les couleurs, et observez-la. Voici les étapes à suivre et les questions à se poser :

  • Existe-t-il une couleur dominante (c’est-à-dire une couleur qui revient en plus grande quantité)?
  • Quelle est la couleur la plus sombre ?
  • Quelle est la couleur la plus claire ?
  • Quelles sont les couleurs les plus intenses (c’est à dire les couleurs les plus fortes en terme de saturation) ?
  • Quelles sont les couleurs les plus neutres (en général, il s’agit de gris colorés; nécessaire pour neutraliser les couleurs intenses et obtenir les couleurs intermédiaires lors des mélanges)

 

Vous devriez finir par trouver une palette d’une dizaine de couleurs (grand maximum). Toutes les autres couleurs vont découler de cette palette par de simples mélanges. L’erreur est d’ajouter des couleurs en cours de route et de ne pas s’en tenir à la palette d’origine.

C’est aussi simple que ça. Le plus difficile est de capter les couleurs. Personnellement, je suis daltonien, je préfère utiliser la pipette que m’offre Photoshop pour être sûr de mon coup. De la triche vous dites? Vous croyez sincèrement que j’ai choisi de me spécialiser dans la peinture digitale sciemment? La nature a décidé pour moi! Peu importe ;p . On fait avec ce qu’on a dans la vie! ;)

Voici un exemple concret d’une photo et de la palette dont j’ai tiré parti (pour info, j’ai pris cette photo l’été dernier avec mon amie Léa Z.):

créer une palette de couleur d'après photo
Palette de couleurs créée d'après photographie et Photoshop

Comme on peut le voir ci-dessus, il est simple de créer une palette de couleurs d’après photographie grâce à un logiciel comme Photoshop. Avec un peu de recul, une des deux couleurs en haut à droite aurait pu sauter (la moins claire), mais vous avez compris l’idée.

Restreindre sa palette

Créer une palette de couleurs, c’est donc faire preuve d’un peu de réserve. Vous l’avez compris, il va donc falloir se discipliner pour éviter que notre palette ne devienne du grand n’importe quoi. Par exemple, et pour parler de la peinture digitale, il n’y a rien de plus facile que d’utiliser un grand panel de couleurs en quelques clics. C’est malheureusement la plus grosse erreur que vous puissiez faire avec l’outil numérique. Une palette limitée va vous forcer à réfléchir et à utiliser plus « intelligemment » vos couleurs .

Il existe plusieurs techniques pour restreindre sa palette :

  • Limiter sa palette grâce à une inspiration (provenant soit d’une image, soit de la réalité, soit de l’instinct, soit du hasard, soit de la mémoire visuelle).
  • Limiter sa palette grâce à la technique des régimes de couleurs.
  • Limiter sa palette grâce à la technique de masquage de la roue chromatique (concept développé par le talentueux et génial illustrateur James Gurney, dont j’aime beaucoup le travail soit dit en passant.

Le régime des couleurs

En utilisant la roue chromatique, vous pourrez créer une palette de couleurs objective et adaptée au message que vous voulez transmettre à votre public. Il est toujours approprié de trouver un bon équilibre entre les couleurs chaudes et les couleurs froides (voir article précédent). Cela dit, une couleur plus froide qu’une autre n’est pas forcément très saturée : il peut s’agir d’un gris. Par exemple, si nous prenons un bleu ciel assez saturé et que nous l’exposons à un gris-bleu, le bleu du ciel paraîtra plus froid alors qu’il s’agit au final de deux couleurs dans la même gamme de teintes (c’est-à-dire la « gamme des bleus »).

un bleu ciel et un bleu gris
un bleu ciel Vs un bleu gris

Ci-dessus, on constate que le gris-bleu a la même valeur, mais semble plus froid que le bleu ciel autour.

Voici les différents choix qui s’offrent à vous en ce qui concerne le régime des couleurs :

différents schémas de la palette
Différents Schémas possibles de la palette
  • Palette analogue: il s’agit des teintes les plus proches de la couleur dominante (ici le jaune).
  • Palette complémentaire: il s’agit de teintes opposées. L’esprit humain a tendance à apprécier ce genre de mélange. Cela dit, il faut éviter d’utiliser les deux couleurs à pleine intensité simultanément.
  • Palette monochrome: la teinte dominante est la teinte principale. Ce type de palette est utilisé pour des ambiances très intenses ou uniformes.
  • Palette en triangle équilatéral: même remarque que pour la palette complémentaire: attention aux couleurs trop saturées. Il est nécessaire de compenser avec des gris colorés par endroits.

Techniques de masquage de la roue chromatique

Il est possible aussi de vous amuser en relevant des défis. Vous pouvez appliquer des espèces de masques pour cacher certaines parties de la roue chromatique. C’est plutôt amusant à faire et les résultats peuvent être intéressants au moment de poser les couleurs sur votre illustration.

masquer le cercle chromatique
Exemples de masques sur des essais de R.Robinson (peinture à l'huile)

La roue chromatique que je vous expose ici n’indique que les teintes et les intensités, mais pas les valeurs (= « luminosité » d’une couleur). Cependant, vous pouvez déjà avoir une bonne idée des gammes de teintes et d’intensité possibles. C’est à vous d’ajuster la valeur de chaque couleur en fonction de vos besoins.

Les schémas de valeurs

Valeurs élevés

Pour créer une palette de couleurs satisfaisante, il faut s’intéresser aux valeurs également. On dit qu’une illustration est élevée en valeurs, lorsqu’elle comporte des valeurs plutôt claires et très peu de valeurs sombres. Ceci ajoute un effet de légèreté à l’illustration.

Photos avec des hautes valeurs
Image avec des hautes valeurs

Valeurs moyennes

On dit qu’une illustration utilise des valeurs moyennes, lorsque la gamme de valeurs est compressée plutôt dans les valeurs moyennes et passe peu par des couleurs très sombres ou des couleurs très claires. Il arrive qu’aucun noir ou qu’aucun blanc ne soient utilisés.

Photo avec des valeurs moyennes
Image avec des valeurs moyennes

Valeurs basses

On dit qu’une illustration est basse en valeurs, lorsque celle-ci a tendance à être très sombre et à ne presque jamais contenir de blanc ou de couleurs très claires. Cet effet est souvent utilisé dans des scènes dramatiques et pesantes.

Photo avec des valeurs sombres
Image avec des valeurs sombres

Les schémas d'intensité

Couleurs intenses ou vibrantes

On dit qu’une illustration est intense ou vibrante, lorsque celle-ci a tendance à être très saturée dans les couleurs et qu’il existe très peu de gris colorés ou neutres. Savoir distinguer l’intensité des couleurs vous sera aussi nécessaire pour créer une palette de couleurs cohérente.

Photo avec des couleurs vibrantes
Image avec des couleurs vibrantes

Couleurs moyennement intenses ou vibrantes

On dit qu’une illustration est moyennement intense, lorsque la palette utilisée comporte une gamme équilibrée de gris colorés et de couleurs intenses, sans aller pour autant dans les extrêmes.

Photo avec des valeurs moyennement vibrantes
Image avec des couleurs moyennement vibrantes

Couleurs peu intenses ou vibrantes

On dit qu’une illustration est peu vibrante, lorsqu’elle ne comporte que peu de couleurs intenses. Les yeux du spectateur peuvent en général plus se reposer dans certaines parties de l’illustration et en conséquence cela les fatigue moins, mais l’illustration peut paraître un peu fade si aucune couleur ne relève la palette.

Photo avec des valeurs peu vibrantes
Image avec des couleurs peu vibrantes

Les points à bien retenir concernant l'utilisation des couleurs

1. Gardez vos plus gros contrastes pour les éléments importants de votre illustration.

2. Gardez vos couleurs les plus saturées pour les éléments éclairés les plus importants.

3. Il est toujours plus agréable qu’une illustration ait une couleur dominante.

4. Gardez la couleur complémentaire pour attirer le regard sur un élément très particulier.

5. Utilisez des couleurs assez neutres par endroits, afin de laisser se reposer le regard. Il n’y a rien de plus ennuyeux que de supporter des couleurs flashies sur toute l’illustration.

 

J’espère que ces indications vous aident un peu plus dans l’utilisation des couleurs. Vous voilà mieux armés pour créer une palette de couleurs adaptées à vos œuvres.

Allez plus loin avec ma formation complète sur les couleurs

Tout artiste peintre ou digital devrait connaitre la théorie des couleurs, car sans elle, chercher une palette de couleurs harmonieuse et créative est du domaine de l’impossible! Apprenez dès maintenant à ajouter de belles couleurs dans vos images! (illustration, peinture, digital painting) et démarquez vous en tant qu’artiste dès maintenant.

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  1. Merci pit pour cet article essentiel mis à disposition. J’ai pris plaisir à le lire.
    C’est pour moi une mine d’informations simples et claires!

  2. Salut et merci beaucoup pour tes cours de dessin !
    Concernant le fait qu’il faut créer sa palette harmonieuse, j’ai compris à peu près comment mélanger les couleurs et le fait qu’il faut se poser les questions plus haut quand on regarde une photo par exemple. Mais maintenant je fais comment pour créer ma palette de couleur ? Comment je sais si ce que je vais regarder aura des couleurs harmonieuses ? J’ai pas compris clairement comment constituer ma palette 😢, je veux tellement comprendre comment faire, peux-tu m’expliquer très simplement s’il te plaît ☺

    Aussi quand tu dis qu’il mélanger les couleurs, ça je sais qu’on peut le faire en peinture mais sous photoshop ou studiop paint clip ou encore illustrator, on peut faire ça aussi ? Mélanger des couleurs comme si on faisait de la peinture ? 😮

  3. Bonjour,

    Je termine la lecture de cet article intéressant et reviens sur la question de “la pipette” (photoshop)
    En pratique, j’essaie de comprendre la façon dont vous établissez le lien entre le monde virtuel de photoshop et celui du réel.

    En clair, le nuancier de photoshop mentionne le code HTML correspondant à l’intensité de la couleur sur laquelle vous avez cliqué, mais comment faites-vous pour obtenir cette couleur (ou les tons proches de cette couleur) sur la palette -le monde réel- uniquement sur base de ce code HTML sachant qu’un daltonien ne pourra justement pas identifier certaines tonalités?

    Ex: #CB2020 est une couleur dont l’intensité tend vers le rouge. Mais de quel rouge s’agit-il?

    À moins de connaître les codes HTML de mémoire avec leur dénomination ainsi qu’une maîtrise des couleurs, j’avoue ne pas comprendre.

    1. Bonjour Jean-Louis.

      Etant daltonien moi-même, j’ai appris à peindre sur tablette graphique car il m’est bien plus facile et rapide d’identifier les couleurs.
      C’est d’ailleurs pour cette raison que j’explique la théorie des couleurs à partir d’une roue chromatique numérique et non traditionnelle.

      Il faut savoir que la plupart des couleurs numériques très saturées affichées sur un moniteur ne peuvent être reproduites ni en peinture, ni en impression.
      Par exemple sur photoshop, on peut voir un point d’exclamation lorsque la couleur utilisée sort des compétences de l’imprimante.
      Il est alors judicieux de travailler en mode CMJN (ce que font la plupart des coloristes de bd d’ailleurs) pour être certain d’être en accord avec le monde physique.

      La difficulté avec les pigments traditionnels, est de s’adapter avec les couleurs pré-existantes qui sont bien moins nombreuses qu’en numérique.
      Il devient donc encore plus nécessaire de connaitre la théorie des couleurs afin de mieux jouer avec les pigments disponibles.
      Il faut voir la peinture traditionnelle comme une palette restreinte par rapport à son cousin numérique.

      Pour en revenir aux daltoniens qui peignent en traditionnel, à moins d’avoir une très bonne mémoire, une très bonne maitrise des pigments et de la théorie des couleurs, il est très difficile de peindre en couleur de façon réaliste aussi bien qu’un artiste avec une perception normale (trichromatique voire quadrichromatique). Il faut l’accepter. J’ai eu du mal à l’accepter de mon côté. D’ailleurs la peinture traditionnelle est tellement chronophage et fatigante pour moi, que je préfère peindre en numérique, dans un espace où il y a moins de limitations, non seulement dans ma perception (utilisation de la pipette pour vérifier mes teintes et mélanges) que dans le choix de couleurs.

  4. Très bon article ! En plus, étant moi aussi daltonien, ça me rassure pas mal de voir ce que tu arrives finalement à faire avec un peu de persévérance (et d’expérience bien sûr).

    Petite question cependant: Est-ce que ton daltonisme t’oblige à avoir des astuces autres que l’outil pipette, ou est ce qu’avec l’expérience tu arrives à palier naturellement à ce problème ?

    Je m’étais toujours dit que la couleur c’était pas fait pour moi, mais du coup cet article m’a donné envie d’essayer^^

    1. en effet, lorsque je ne suis pas certain d’une couleur je passe par la pipette. Mais je n’utilise pas la couleur telle quelle.
      En gros, quand je ne suis pas certain de la teinte, je regarde simplement la teinte, et pas la couleur en elle-même (valeur et saturation).
      A partir du moment où je sais qu’il s’agit d’un vert ou d’un rouge, j’essaie de retrouver la couleur par moi-même.
      En général je travaille par température, c’est à dire que je compare les couleurs entre elles et je me pose les questions:
      – la valeur est-elle plus foncée?
      – la température est elle plus froide ou chaude que celle d’à côté?
      Parfois je dois tâtonner beaucoup plus que des individus avec une vue “saine”.
      Mais mes connaissances sur la théorie des couleurs font que je sais toujours où je vais.

      Donc oui, on peut faire avec notre handicap. Ça prend plus de temps et de patience. Mais c’est possible.
      On n’y verra jamais aussi bien que tout le monde cela dit. Il faut juste l’accepter.
      Il faut prendre ça avec philosophie et faire comme on peut.

  5. Ouarf, j’avoue être complètement perdu en ce moment niveau peinture. Tu penses que c’est bon les premiers temps d’apprendre la peinture en même temps que le dessin quand on est vraiment débutant? J’ai un an d’expérience dans le dessin, ça iras ou je vais trop vite?

    1. Difficile à dire.
      Mais c’est clair que c’est peut-être un peu tôt pour commencer la peinture.
      Après si c’est pour de la simple copie/reproduction, tu peux déjà essayer de te faire plaisir en peinture pourquoi pas.
      ça va dépendre de ta courbe d’apprentissage aussi.

      Si tu es régulier ça peut le faire.

      1. Oui, c’est pour de la reproduction, je pense pas y arriver seul avant 4 ou 5 ans. Je vais déjà faire des reproductions numériques (à la tablette). Ensuite ma courbe d’apprentissage ressemble plus à une constante en fait :p. M’enfin je verrais bien jusqu’où ça va me mener.

        1. Si tu travailles régulièrement encore une fois, ça va payer, c’est certain.
          C’est bien de se laisser du temps, mais c’est bien de se donner des défis aussi, et de ne pas rester dans sa zone de confort. C’est indispensable en fait.
          Après bien sûr, il ne faut pas trop s’en demander, au risque de finir dégouté ou découragé. Chaque dessinateur doit trouver par lui-même ses propres limitations.
          C’est une exploration qui prend du temps, mais ô combien enrichissante.

  6. Très bon article! Merci de partager tes connaissances.
    Selon toi, pour choisir sa palette de coleurs à partir d’une image, est-ce une bonne chose d’utiliser un nuancier ?? Je suis encore débutant en colorisation et je suis un peu perdu avec toutes les couleurs proposer par photoshop merci en tout cas.

    1. Salut Wiss,

      Le nuancier te permet justement de ne pas te perdre dans les couleurs et d’éviter d’utiliser toutes les teintes de la roue chromatique de façon aléatoire. Le mieux est de créer ton nuancier sans utiliser ta pipette, juste avec ta perception des couleurs (afin d’entraîner “ton oeil”) même à partir d’une photo. Biensûr il est nécessaire de partir d’une nuancier vierge si tu es sur photoshop (alt+clic sur les couleurs à effacer: un petit icône en forme de ciseau apparaît au moment où tu appuies sur alt, si tu es en dessus d’une couleur). Le nuancier personnalisé te guidera tout au long de ta colorisation, sans que tu perdes jamais de vue tes couleurs initiales.

  7. Merci pour cette deuxième partie tout aussi intéressante que la première partie. J’ai en effet la fâcheuse habitude de ne pas préparer mes couleurs et j’avoue que les couleurs ne sont pas toujours harmonieuses.

  8. Très bon article et simple comme j’aime ! ça commence à être plus clair pour moi ^^

    Sinon, dès demain je commence mon premier cours de dessin via une association pour progresser et enfin apprendre à peindre !

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