Comment avoir un bon coup de crayon ? Voici une question qui revient fréquemment, notamment auprès des personnes qui ne se sentent pas à l’aise avec leur crayon. Un malaise qui se traduit physiquement par des traits qui ne sont pas nets, peu précis. Les élèves se retrouvent dans l’incapacité de rendre rapidement un dessin, même si celui-ci est simple. Une peur exacerbée par une autre crainte : celle de rater le dessin et de raturer.
Ainsi, pour contrer ces craintes, arrêter de gommer sans cesse et pour ne plus faire les mêmes erreurs à répétition, il existe différents petits trucs à faire. Les débutants gagneront ainsi en confiance petit à petit. Mais tout le monde passe par des moments de frustration, cela fait partie de la courbe d’apprentissage.
Donc, avoir un bon coup de crayon dépend de plusieurs facteurs, notamment de votre technique de dessin et de votre matériel. Voici quelques conseils qui pourraient vous aider à améliorer votre coup de crayon.
Le matériel de dessin adapté
- Utilisez un papier de qualité qui ne s’use pas facilement et qui est adapté à votre matériel (crayon, fusain, etc.). Ce conseil ne s’applique par forcément pour les grands débutants qui n’ont pas confiance en leur trait. Mais nous y reviendrons plus bas.
- Choisissez des crayons de qualité et bien taillés, qui glissent facilement sur le papier et qui permettent de dessiner des lignes fines ou épaisses selon vos envies et vos besoins. Mais pour cela, il va falloir faire des essais.
- Apprenez à maîtriser la pression que vous exercez sur le crayon. Pour dessiner des lignes fines et peu marquées, utilisez une pression légère, tandis que pour des lignes plus épaisses et marquées, appuyez davantage. Choisissez le crayon adapté pour cela.
- Pour les crayons mécaniques :
Pointe fine : de 0,1 mm à 0,7 mm. Pour avoir des traits fins et précis.
Pointe épaisse : de 0,8 mm à 2 mm et plus. Pour avoir des traits plus épais, plus abstraits.
- Pour les crayons mécaniques :
- Pour les crayons en bois :
Pointe sèche : Allant de 1H à 12H, le 12 étant le plus sec. Mine pour avoir des traits légers et gris.
Pointe grasse : Allant de 1B à 12B, le 12 étant le plus gras. Mine pour avoir des traits marqués et bien noirs.
- Pour les crayons en bois :
- Pour embellir un travail, il est possible d’utiliser une pointe sèche lors de la réalisation d’un croquis. Puis avec une mine plus lourde, on repasse sur les grandes lignes, celles qui nous semblent importantes.
- Les hachures permettent aussi de, non seulement de travailler son trait, mais, d’embellir une œuvre.
Gestuelle et visualisation pour un bon trait
- Faites des gestes fluides et amples pour dessiner, en suivant le mouvement naturel de votre bras et de votre main. Évitez de forcer ou de crisper votre poignet. Et pour vous entraîner, faites de mouvements fantômes. Il s’agit de répéter les mouvements au-dessus de votre support sans que la pointe de votre crayon touche la feuille. Il faut cela dit projeter mentalement sur le papier le point de départ et d’arrivée du mouvement. Cela demande un peu d’entraînement, mais après tout, vous êtes là pour apprendre de nouvelles choses, non ?
- En trois ou quatre mouvements fantômes, on ajuste ainsi la trajectoire avant de réaliser véritablement le trait. Ainsi, le cerveau apprend en accéléré le mouvement à réaliser. Cette technique permet de styliser les dessins et de ralentir les dessinateurs un peu trop enthousiastes qui pourraient se jeter sur la feuille sans trop réfléchir à la construction ou qui tomberaient rapidement dans la copie pure et dure. Et même si à la base, la technique du mouvement fantôme est plus destinée aux grands traits, rien n’empêche de l’utiliser pour des mouvements plus courts. Chacun fait avec son propre ressenti. Privilégiez aussi un format A4, histoire de bien pouvoir lâcher le mouvement depuis l’épaule.
- Si la visualisation du point de départ et du point d’arrivée ne fonctionne pas chez vous, il existe une autre technique. Vous pouvez aussi positionner un point de départ et un point d’arrivée. Puis, pour les relier, partez du point A tout en regardant le point B (et donc sans jamais regarder A). Votre trait doit être réalisé d’un seul geste et vous verrez qu’il aura traversé B.
- Prenez le temps de bien regarder ce que vous dessinez et de vous familiariser avec la forme et les proportions de l’objet ou de la scène que vous représentez. Cela veut dire tout d’abord qu’il faut faire preuve de simplicité et de synthèse. Lorsque l’on fait des croquis, il est inutile de vouloir tout copier à l’identique. Mieux vaut simplifier les formes, les contours.Travailler ainsi vous pousse à réfléchir plus vite et donc à dessiner plus vite aussi. Mais pour y arriver, il faut d’abord se demander quelles sont les formes qui résument le sujet que l’on va dessiner. Puis il est nécessaire de repérer les contours qui vont au plus simple et de trouver le délié que l’on peut appliquer pour embellir le dessin.
- Prendre le temps de bien regarder le sujet et ce que l’on dessine veut dire également qu’il vaut réfléchir à l’intérêt d’un trait. Si c’est un trait pour un contour global, pensez à la trajectoire la plus longue que vous pouvez réaliser en un trait et sans trop détailler. S’il s’agit de la trame, il n’est pas nécessaire de faire preuve d’une grande précision. Donc, lâchez-vous et libérez vos mouvements. Et concernant encore une fois la copie pure et dure, il convient de se demander tout au long de la construction si ce que l’on fait respecte bien notre intention artistique et que l’on n’a pas cédé aux réflexes de la copie.
La pratique artistique régulière, encore et toujours
- Exercez-vous régulièrement et soyez patient. Le dessin demande de la pratique et de la patience pour améliorer son coup de crayon. Réaliser des esquisses est un apprentissage et c’est par l’apprentissage que l’on progresse, même si on fait des erreurs. Pour les très grands débutants, lâcher son trait peut être compliqué. Les débutants peuvent se sentir brusqués. Il est peut-être plus simple pour eux de commencer par des vignettes. Ces dernières offrent bien des avantages et l’un d’eux est de prendre un peu plus confiance en son trait. Ainsi, après plusieurs semaines de pratique, la confiance arrive et les débutants pourront plus facilement lâcher leur trait sur des formats plus grands. La qualité d’un trait est une affaire de pratique, de confiance et de ressenti.
- Par la pratique régulière vient aussi le lâcher-prise. Beaucoup de débutants ont peur de mal faire, de gâcher du papier ou autres. Il ne faut pas oublier que ce n’est qu’une feuille de dessin que l’on a en face de soi. Au début, du papier classique de type papier d’imprimante suffit pour réaliser des esquisses, prendre ses marques, tester un crayon, etc., etc. Comme dit précédemment, c’est avec la pratique que l’on apprend. Donc avec du papier classique, bas de gamme pourquoi pas, on éloigne la peur de gâcher du bon papier en ratant un croquis. Évoqué plus haut, le format A4 va aussi participer à ce lâcher-prise, car il permettra des mouvements plus souples et plus amples. Un format plus petit ne permettra pas aux débutants d’avoir des traits qui sortent facilement. Ce ressenti concerne aussi votre crayon préféré. Lors d’un tracé, tentez de ressentir ce qu’il se passe dans les parties de votre corps qui travaillent le dessin. Tentez de détecter où se situent vos points de crispation et essayer de vous détendre alors.
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