Si vous lisez souvent le blog, vous savez à quel point la santé mentale, le développement personnel et le dessin sont étroitement liés.

Si vous vous sentez souvent seul, isolé voire déprimé, peut-être que la lecture de cet article vous donnera des idées.

Gardez bien en tête que vous n’êtes pas seul dans votre combat intérieur! Personne n’est infaillible.

Il y a quelques années maintenant, j’avais rédigé un article intitulé “Je m’isole et je dessine. C’est grave docteur?“. J’y présentais notamment la notion d’introversion et ses différences avec son opposé, l’extraversion afin de dédramatiser les tendances de chacun, car elles présentent toutes des avantages et des inconvénients, des forces et des faiblesses.

Je vous encourage donc à le lire ou à le parcourir à nouveau avant de passer à l’article qui va suivre.

Personnage Océ qui est déprimé avec plein de feuilles à dessin autour de lui

 

Les stéréotypes ont la peau dure…

Aujourd’hui, à travers ce petit article, nous allons voir comment un artiste introverti peut se sortir de sa solitude lorsque celle-ci est devenue sa réalité. En effet, un introverti n’est pas une personne vivant “dans sa grotte”, seule et refusant tout contact. Un introverti est un individu qui a besoin de solitude pour réfléchir et se ressourcer. On me pose souvent la question et plutôt que de renforcer ce stéréotype inutilement, je préfère résumer la chose ainsi pour ceux qui ne seraient pas sûrs de leur condition: “tu peux aimer sortir avec tes amis et être sociable, mais tu préfères récupérer tes énergies tout seul à la maison”. Il existe tout un spectre, comme pour toutes choses sur Terre.

Être seul ne fait pas peur à l’introverti, mais il n’est pas asocial pour autant et il arrive parfois que l’isolement “volontaire” devienne une solitude subie (merci le confinement). Et c’est particulièrement vrai pour un artiste introverti qui stagne dans ses réalisations.

L’échec devient alors une obsession qui le pousse à rester au-dessus de sa planche à dessin, sans progresser pour autant.

 

Se connaitre avant tout…

Que l’on soit introverti ou extraverti, il est indispensable de se connaître avant tout et d’avoir conscience de ses capacités. Le chemin du bonheur et de la réussite commence par là: c’est un équilibre fragile entre l’estime de soi et l’attente que l’on a de la vie et des autres.

Sans oublier qu’il faut être émotionnellement stable, sous peine de rester prisonnier de ses propres émotions. Et être guidé par des émotions négatives nous pousse à rester sur la réserve, à ruminer sans cesse certaines idées frustrantes.

Arrive alors le pessimisme qui accentue le manque de confiance en soi. Et telle une cocotte minute, on finit par exploser, cela se traduisant au quotidien par des sautes d’humeur notamment. Un véritable cercle vicieux se met alors en place, car on repasse sans cesse par ces différentes émotions négatives.

Ultimement, ces émotions récurrentes peuvent dériver vers l’apathie et les idées noires. Il est donc important de vouloir les faire taire d’une manière ou d’une autre avant qu’elles ne prennent trop de place.

 

océ mort en train de dessiner

Cela est d’autant plus dommage qu’il s’agit d’un point stratégique. En effet, une fois cette prise de conscience effectuée et ses émotions maîtrisées, on peut alors construire sa vie autour de ses capacités et se projeter. Un travail qui peut prendre du temps, on est d’accord. Mais cela n’est pas impossible, loin de là.

Mais en tant qu’introverti, pour avancer et sortir d’une solitude subie, il faut avoir conscience de quelques points qu’on va rappeler et préciser. Je sais déjà que certains vont me dire : “mais quel est le rapport avec les artistes?”. Et bien l’artiste introverti reste avant tout… un introverti !! 

 

Des solutions…

Les points qui suivent peuvent donc être appliqués à sa vie d’artiste:

 

  • La base, c’est de ne pas s’isoler. Pas totalement en tout cas. Encore une fois, un introverti aime la solitude pour réfléchir, se ressourcer… Mais cet isolement choisi ne doit pas devenir une mise à l’écart subie. Un introverti n’étant pas un ours qui vit dans sa grotte, il aura donc toujours des relations sociales. Et par définition, l’introverti n’a pas besoin de mille et une relations pour s’épanouir. Il ne lui en faut que quelques-unes, tant qu’elles sont profondes et sincères. Donc dès que le sentiment de frustration se fait sentir en planchant sur une œuvre, autant s’arrêter là. Allez prendre l’air, sortez voir les gens que vous aimez. Vous reviendrez sur l’œuvre en cours de réalisation plus tard, avec un œil neuf et un cerveau reposé. Impossible de sortir à cause d’un confinement? Faites une petite vidéoconférence et parlez à votre meilleur ami (ou votre psy).

 

  • Accepter d’être un introverti. Certains en souffrent, se sentent anormaux. Mais ce n’est pas une tare, on n’a pas à se justifier ni à s’excuser. Un grand nombre d’artistes confirmés ou novices sont des introvertis. Ils n’en restent pas moins des personnes comme les autres, avec des défauts, mais surtout des qualités. À eux de les identifier clairement et de les utiliser à fond. Mais globalement les introvertis sont des personnes calmes, réfléchies, autonomes, à l’écoute. Autant de qualités utiles pour un artiste. Donc soyez plutôt fiers d’être introvertis.

 

  • Identifier ses défauts et les accepter, tout en y travaillant, en se demandant comment s’améliorer, même un tout petit peu. Mais ne vous flagellez pas non plus. Tentez de sortir de votre zone de confort en expérimentant de nouvelles choses. Mais si c’est un échec, ne vous accablez pas, il y a suffisamment  de personnes qui le feront pour vous car comme on dit, “la critique est aisée, mais l’art est difficile” re-tentez de nouvelles choses plus tard, mais moins compliquées. La vie est faite de hauts et de bas, d’étapes. “Pour savoir courir, il faut apprendre à marcher avant”. L’ échec ne réside pas dans le fait de rater quelque chose, tout le monde peut se louper. L’ échec, c’est de ne pas se relever.

 

Buste de Socrate

 

  • Revoir son alimentation et certaines pratiques du quotidien. Quel rapport avec l’art? Avoir une alimentation saine joue sur l’image de soi et aide à se sentir mieux dans son corps. Donc commencez par manger équilibré et assez rapidement, vous pourrez sentir une différence. Car je sais très bien qu’un certain nombre d’entre vous ont bien souvent des petites choses à grignoter à portée de main lors de la réalisation de leurs travaux. Ou que pour compenser l’énervement et la frustration artistique, d’autres mangent différentes “cochonneries”. Ainsi, dites au revoir aux sodas, bonbons et autres sucreries.  Privilégiez plutôt les fruits, les légumes, les produits laitiers. Mangez aussi en fonction de vos intolérances alimentaires (gluten, lait de vache, etc etc). Personnellement depuis que je ne mange presque plus de pâtes ni de pain, je me sens beaucoup plus léger et ma clarté d’esprit a été amélioré. Et depuis que j’ai ralenti la prise de sucres rapides (sauf avant le sport), je me sens beaucoup moins fatigué et plus concentré. Les périodes où je ne prends pas beaucoup le soleil, je prends quelques compléments comme la vitamine D et C (entre autres).

 

  • Ensuite avoir une activité sportive couplée d’un bon sommeil. Pas la peine de se préparer au marathon de New York, mais pour se maintenir en forme (physiquement et du coup mentalement), prévoir 150 minutes d’activité sportive d’intensité modérée par semaine (source : OMS). Là aussi, cela vous aidera à vous aérer la tête, à trouver de nouvelles idées créatives, à vous défouler. J’essaie aussi d’avoir au moins 2 h de sommeil avant minuit (coucher 22h), et me lever plus tôt (5h30 ou 6h du matin), cela me permet de pratiquer le “miracle morning” de Hal Elrod, et mes journées sont plus agréables (le temps passe moins vite et je vois davantage la lumière du jour).

 

  • Comme dit plus haut, l’activité sportive ouvre la porte à un autre élément à prendre en compte : le sommeil (doublement important!). Faites en sorte de dormir une moyenne de sept à huit heures par nuit. C’est un réel bénéfice, à la fois pour notre santé et notre cerveau. Le moral et la créativité sont boostés. Cela permet de lutter contre un vieillissement accéléré et ça contribue à garder la ligne. Donc globalement, cela aide à rester en bonne santé; un cercle vertueux. La Fondation nationale du sommeil (NSF) conseille de se tenir à une routine de sommeil, y compris le week-end, de pratiquer un rituel relaxant au coucher, ou encore de bannir l’alcool, le café et les appareils électroniques ou les écrans, avant de se mettre au lit. Personnellement je ne bois pas d’alcool et je n’ai pas de retard de sommeil depuis quelques années: les gens autour de moi me donnent souvent 5 ou 10 ans de moins que mon âge: il n’y a pas de secret.

 

  • Enfin, l’équilibre émotionnel. Comme les autres notions évoquées, il s’avère indispensable. Les différents conseils donnés jusqu’à maintenant (sport, sommeil,…) aident à se construire cet équilibre et à le conserver. D’autres choses aident également: Yoga, méditation et toutes autres disciplines permettant la relaxation, constituent une solution pour apprendre à gérer ses émotions, à se détendre. La psychothérapie est aussi une possibilité. Et il n’y a AUCUNE honte à consulter un spécialiste. Souvent des points de blocage se cachent quelque part dans notre tête et un professionnel peut fournir les clés qui déverrouilleront ces entraves mentales.

Personnage Océ qui ouvre sa trouille de crayon de couleur

Mais comment trouver la motivation dans tout ça? Comment se discipliner?

Avec toutes les distractions actuelles (réseaux sociaux, netflix, jeux vidéo) et les troubles de la concentration qui y sont associés, il devient de plus en plus difficile de se focaliser sur un objectif et d’être créatif. La discipline est devenue une denrée rare et la FOMO (fear of missing out) n’a jamais autant dominé nos esprits à cause des notifications de nos téléphones portables.

Voici donc mes conseils ultimes pour se reconcentrer sur l’essentiel, faire le deuil de ses doses artificielles quotidiennes de dopamine que nous inflige la société actuelle et se sentir reboosté comme jamais:

 

  • Désactiver les notifications de tous les appareils (sauf avertissement important et urgent).
  • Prioriser les 20% de tâches qui rapportent 80% de résultats: ne pas faire passer systématiquement les tâches faciles en premier.
  • Apprendre à chercher des informations sur internet sans se faire distraire (c’est un art actif et un effort de tous les instants).
  • Trouver un projet artistique qui nous tient à cœur depuis longtemps et ne pas attendre de savoir dessiner parfaitement. De cette manière, il sera impossible de manquer d’idée ou d’aller se perdre à copier des photos sur Pinterest ou Google Image.
  • Visez haut mais en décomposant bien vos objectifs pour parvenir à votre but ultime. Si vous n’avez aucune visibilité, vous allez vous décourager très rapidement.
  • Dès que vous apprenez quelque chose artistiquement, appliquez-le immédiatement. Passer son temps à regarder des tutoriels n’aide ni à l’estime de soi, ni à l’apprentissage à long terme. Il faut allier théorie et pratique afin de laisser une chance aux petites réussites pour se donner envie d’aller plus loin.
  • Détachez-vous émotionnellement de l’échec: un échec ne doit pas être assimilé comme une fatalité. Voyez un échec comme une étape nécessaire à votre développement et une opportunité pour apprendre de vos erreurs. C’est en fait notre meilleur ami pour avancer et tout le monde en fait. On connaît tous des connaissances qui créent du drame pour un rien. Ne soyez pas cette personne.
  • Intéressez-vous à l’autohypnose et la reprogrammation comportementale (PNL) afin de toujours adopter une attitude positive et de repousser vos limites.

 

Petit mot pour conclure…

La vie présente toujours des hauts et des bas. Trouver la force d’avancer sans se démotiver n’est chose aisée pour personne.

Le plus difficile est de se responsabiliser sur son sort. C’est vrai que nous commençons notre vie sans avoir choisi certains paramètres.

Mais je pense encore aujourd’hui que la vie est un défi et que:- soit on choisit de faire de notre mieux avec ce qu’on a en laissant les excuses et les plaintes de côté.- soit on baisse les bras et on regarde les autres avancer en râlant ou en chantant nos regrets toute notre vie.

Je ne sais pas pour vous, mais je préfère la première solution. ;)