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Nombre de dessinateurs, et notamment les plus jeunes, se sont probablement posés des questions sur le bon matériel à choisir. Notamment que choisir entre le papier et la tablette graphique? Est-il plus judicieux de commencer par les techniques traditionnelles ou par les techniques numériques? Puis-je apprendre à dessiner sur tablette graphique? Les brosses Photoshop feront-elles de moi un meilleur dessinateur?
Si vous vous posez actuellement une ou plusieurs de ces questions, sachez qu’il est fort probable que vous ne vous posiez pas les bonnes questions… ^^Je vous recommande donc de lire la suite de cet article.
Chapitres
- La déferlante du numérique
- Les stéréotypes
- Redescendre sur terre
- Dessin traditionnel
- Dessin numérique
La déferlante du numérique
Si vous vous intéressez au dessin, vous y avez forcément été exposé à un moment ou à un autre en naviguant sur internet. En effet, une grande majorité des professionnels du divertissement, animateurs, illustrateurs, concept designers, auteurs de BD, et j’en passe, utilisent l’outil numérique, que ce soit pour les conceptions graphiques en 2D ou en 3D (plus globalement appelées “computer graphics”).
La peinture numérique, appelée génériquement digital painting par nos amis anglophones (non, rien à voir avec la peinture avec les doigts), semble vraiment avoir explosé au début des années 2000.
À l’époque, je ne connaissais même pas les bases du dessin. J’ai même acheté ma première tablette graphique de marque chinoise en 2003, si ma mémoire est exacte. Les résultats se sont avérés catastrophiques. En réalité je m’attendais à des miracles, et aucun miracle n’a jamais pointé le bout de son nez. .
Au contraire, sur tablette mes traits paraissaient moches et hésitants, et les interfaces des logiciels me frustraient tant elles paraissaient complexes. Sans aucune expérience avec les ordinateurs à l’époque, j’étais tout sauf patient avec les logiciels. D’ailleurs, autant être honnête: du haut de mes 23 ans, je n’étais patient avec rien ni personne ! contrairement à aujourd’hui heureusement. Il a donc fallu à peine deux jours pour que la tablette finisse dans son carton d’origine.
Trois ans après (à 26 ans), têtu comme une bourrique, je me lançais à nouveau dans l’aventure numérique. Ce ne fut pas vraiment plus facile, mais ce dont j’étais sûr, c’est que je me devais de maîtriser cet outil d’une façon ou d’une autre, coûte que coûte, pour atteindre à mes objectifs afin de me réorienter vers les métiers du dessin.
Les stéréotypes
Les réactions face au digital painting se révèlent être assez différentes d’un individu à l’autre, et varient beaucoup selon l’expérience. Toutefois, au cours de ces 10 dernières années, j’ai remarqué quelques réactions stéréotypées redondantes. Peut-être allez-vous vous reconnaître de près ou de loin à travers l’un ou plusieurs de ces cas de figures? Pour ma part, j’ai longtemps été dans le cas numéro 3, et mon rôle d’enseignant n’a pas arrangé les choses.
Le vieux puriste
Sagesse ne rime absolument pas avec son cas de figure.
Souvent grincheux, soupe au lait et totalement fermé d’esprit, le vieux puriste fait déjà partie des vestiges de la préhistoire, un temps révolu où les rares spécimens parlent de tricherie et usent de leur leitmotiv préféré: “ce n’est plus ce que c’était” ou encore “ce n’est pas de la vraie peinture”.
Issu d’une formation scolaire classique type beaux-arts et verrouillé sur ses positions artistiques, le vieux puriste n’a jamais vraiment pris le temps de tester d’autres alternatives et préfère critiquer plutôt que d’agir et de vraiment tester ce dont il parle.
Le vieux puriste à bon fond et son savoir-faire technique peut être parfois exceptionnel.
Cependant, terrorisé par le changement et empreint de nostalgie pour “le bon vieux temps”, il préfèrera rester dans le déni, figé dans son jugement initial jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Le jeune naïf
Fougueux, fier et indiscipliné, le jeune naïf souhaite prendre tous les raccourcis imaginables pour récolter gloire et reconnaissance le plus rapidement possible.
Il recherche clairement la facilité et prend généralement ses aïeux pour des “has-been”.
Au fond de son esprit, la technologie représente le Saint-Graal qui va lui permettre d’être propulsé au rang de demi-dieu du jour au lendemain.
Il absorbe tout ce qui lui passe dans son champ de vision, et pense être capable de faire aussi bien ou mieux que ses artistes préférés juste en ayant visionné un ou deux tutoriels sur YouTube.
Son impulsivité l’empêche d’intégrer tous les conseils qu’il reçoit, et il s’en rend souvent compte des semaines voire des mois plus tard.
Son activité préférée consiste à collecter les brosses Photoshop et les images, sans jamais vraiment pratiquer.
Boulimique de théorie, il ne passe que rarement à l’action.
L’indécis chronique
Toujours le cul entre deux chaises, l’indécis chronique a peur de choisir. Il souhaite toujours bien faire, mais manque cruellement d’objectivité, de bon sens et de caractère. Au fond de lui, il est persuadé qu’un choix reste à faire.
En surfant de portfolio en portfolio, il se rend compte qu’il existe autant de techniques et de styles que d’artistes, et cela le décontenance fortement, car il aimerait une solution clé en main, un parcours facile et une technique bien carrée.
Très terre à terre, il est bousculé d’image en image, et ne sait jamais vraiment sur quel pied danser, et sur quels médias se reposer. En gros il doute de tout, et surtout de lui-même.
L’indécision le rongeant constamment, il passe son temps à chercher son chemin, en alternant les techniques sans jamais vraiment se poser sur aucune méthode ni sur aucun projet.
Redescendre sur terre
Un support mieux que l’autre ?
Tester une tablette graphique, spécialement s’il s’agit d’un modèle avec lequel on dessine sans voir sa main, peut s’avérer être une vraie torture. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le numérique n’a rien de miraculeux.
Il peut même freiner votre apprentissage, notamment lors des premières utilisations. Sans accompagnement, cela peut démotiver et décourager un bon nombre de débutants. Vous l’aurez compris, commencer à dessiner sur une tablette graphique peut être très déroutant et peu intuitif.
Rien ne vaut le papier et le crayon pour débuter. Le résultat, bon ou mauvais, est immédiat. Le crayon est l’interface parfaite entre la main et le papier. C’est pourquoi, je conseille d’apprendre d’abord sur papier pendant quelques mois afin de bien assimiler les bases avant de passer au numérique.
Quoi qu’il en soit, il est essentiel de garder un lien avec le dessin traditionnel.
Combiner le dessin traditionnel et numérique
Pourquoi choisir entre les deux médias, alors que le traditionnel et le numérique se complètent parfaitement?
Un carnet de croquis ne prend pas de place, et se range facilement dans les tiroirs. Autant en profiter. C’est la seule façon de conserver ce trait caractéristique du média traditionnel.
À ce jour, aucun matériel numérique (à ma connaissance) ne reproduit fidèlement la sensation du crayon sur le papier. Un jour peut-être?
Si les professionnels privilégient le numérique, c’est avant tout pour gagner du temps. En effet, dans notre société où tout va plus vite, il est devenu difficile de prendre le temps de soigner ses œuvres et privilégier la qualité. Le numérique est donc indispensable pour répondre aux exigences de production.
Les illustrateurs professionnels n’ont guère le choix, à moins d’exceller en peinture traditionnelle et rapide, et encore…
En revanche, pour les débutants et amateurs, la liberté de choix des techniques sans pression de temps est un vrai luxe. Ils peuvent expérimenter à leur rythme, contrairement aux professionnels soumis aux délais. C’est un privilège rare, même si, pour les procrastinateurs, l’absence de contraintes peut être un piège… mais c’est un autre sujet !
Dessin traditionnel
Avantages du dessin traditionnel
Le gros avantage du dessin traditionnel est qu’il nous permet de matérialiser directement une création originale.
Le plaisir de dessiner ou de peindre est alors à son maximum, car l’interaction entre le média et le support est direct.
Chaque trait, chaque coup de pinceau est ressenti parfaitement par l’artiste et est associé en général à du plaisir.
De plus, après avoir achevé la création, il est possible de conserver ou de vendre l’original.
Inconvénients du dessin traditionnel
Le gros inconvénient du dessin traditionnel est qu’il est difficile de corriger ses erreurs ou de revenir en arrière.
Bien qu’il existe des astuces adaptées pour chaque support, les moyens de correction sont assez restreints et une fois le dessin ou la peinture achevés, c’en est terminé.
Il faut ajouter aussi que les originaux ne se conservent pas toujours bien. Pour un dessin, préférez utiliser des papiers type “archives”, en les conservant à l’abri de la lumière et de l’humidité.
Pour ma part j’utilise des pochettes plastiques, et je conserve le tout dans des cartons.
Dessin numérique
Avantages du dessin numérique
Le gros avantage du dessin numérique (digital painting) est qu’il est modifiable à volonté.
Chaque création peut être manipulée à l’infini, ce qui est très appréciable.
Même un vieux dessin peut être remis au goût du jour.
De plus, l’outil numérique permet d’employer une gamme infinie d’outils et de logiciels de tous bords. Il n’y a presque plus aucune limite à la technique de création. Cela peut devenir éventuellement un problème pour le débutant qui ne sait plus où donner de la tête.
Inconvénients du dessin numérique
Le gros inconvénient du dessin numérique est que l’œuvre reste virtuelle tout au long de sa création.
L’impression reste malheureusement un des seuls moyens pour matérialiser une œuvre numérique.
Par ailleurs, travailler sur tablette graphique en 2016 n’est pas encore spécialement très plaisant: les sensations ne sont pas les mêmes qu’en dessin traditionnel, et encore aucune technologie ne nous permet de ressentir le même plaisir qu’avec un crayon ou un pinceau sur toile.
De plus, les écrans rétroéclairés ont tendance à fatiguer les yeux et à diminuer la créativité.
Dernier point: à la fin d’une création, nous n’obtenons pas d’image originale physique unique, ce qui chasse tout sentiment d’artisanat et de rareté. C’est d’ailleurs pour cette raison que les traditionalistes ont tendance à juger sévèrement ou à dénigrer les œuvres issues de la peinture numérique.
Pourtant, veuillez croire que la peinture numérique est tout aussi technique voire encore davantage que la peinture traditionnelle! Mais encore une fois, les a priori sont tellement faciles! seuls ceux qui se sont essayés à la technique peuvent émettre un jugement légitime. Ce n’est pas en ayant pris une fois une tablette entre les mains, que l’utilisateur peut se faire une idée, mais en créant une image belle et bien finie.
Conclusion
Chaque artiste a ses préférences. Personnellement, je privilégie le dessin au trait sur papier, mais j’ai adopté la tablette graphique pour la mise en couleur. Ce processus me permet de préserver le dessin original tout en colorisant rapidement et efficacement.
De plus, mon studio est restreint, et pour le moment je n’ai pas la place pour un chevalet ni pour étendre mes outils traditionnels.
J’imagine que je suis loin d’être le seul.
Cela dit, avec le temps, j’essaie d’accorder autant d’importance à un fichier numérique haute résolution qu’à un original, car au final ce qui compte par-dessus tout c’est le savoir-faire et le talent de l’artiste, et toute l’émotion picturale et graphique qui émane d’une création.
Même s’il est toujours très plaisant d’admirer une peinture originale, j’ai bon espoir que les moyens d’impression soient de plus en plus innovateurs et proches du rendu traditionnel.
Et puis, pour être honnête, rien n’empêche l’artiste de se faire une maquette en format numérique et de le reproduire avec des techniques traditionnelles. Je connais d’ailleurs des artistes qui emploient quelques astuces pour reproduire en traditionnel ce qu’ils ont préalablement peint sur tablette, je vous en reparlerai en temps opportun si ça intéresse certains d’entre vous.
Et vous, chers lecteurs, quelle est votre école de pensée?
Que pensez-vous du dessin numérique par rapport au dessin traditionnel?
Quels sont vos choix? Vos envies pour le futur? Vos objectifs artistiques?
Partagez vos expériences et vos aspirations !
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Venez apprendre à dessiner et peindre des images incroyables sans vous salir !
Pit Graf
Créateur du blog Apprendre à Dessiner
Ancien kinésithérapeute recyclé en prof de dessin.
Toujours partant pour parler apprentissage du dessin et pour faire l’âne sur ses vidéos.