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Alors , un post fourre tout, avec des essais techniques .
J'ai choisi un plan ultra court 3,5 secondes, pas le meilleur, mais juste parce c'est pas trop dur et il y a un peu de doc dessus.
c'est le plan 114, où Jiro se retrouve dans le rêve de Caproni , le constructeur d'avion italien ( Miyazaki et l'Italie c'est une histoire d'amour ! )
Si je me sors de celui là j'essayerai un autre , manière de finaliser la technique avant d'essayer autre chose.
Pour ce qui concerne la technique , je vais utiliser plusieurs logiciels pour essayer et ce n'est pas obligatoire et en gardant l'idée qu'il soit possible de tout faire dans des logiciels gratuits , plutôt que dans certains payants que j'utilise.
Blender de toute façon parce qu'on peut quasiment tout y faire , mais éventuellement OpentoonZ ( qui est le soft utilisé par Ghibli à quelques paramètres près ) et Krita par exemple pour le dessin , mais aussi l'animation)
Ce qui est sympa chez Ghibli c'est qu'on trouve assez facilement les storyboards et les artbook .
donc le plan 114 c'est la première case de la page . Ce storyboard , plus récent que mononoké qui est aux crayons de couleur , est à l'aquarelle .
on trouve facilement les artbooks qui sont souvent très bonnes sources d'informations .
on y retrouve la page de storyboard, layout et quelques crayonnés du plan et les X-sheets :
une X-sheet ça représente 6 secondes d'animation : bon, là c'est du japonais donc je vais essayer de revoir ça 😉
Images:
A propos de cette fameuse Feuille d'exposition il existe plusieurs versions : je vais en ressortir une papier mais certains logiciels l'ont soit intégrée dans l'interface ( Harmony, Opentoonz…) soit comme la feuille de la Toei Animation ( dispo sous Windows) qui fonctionne par import/export avec différents softs , par exemple Clip Studio Paint ou Callipeg ( j'ai testé des exports depuis Callipeg , ça marche), mais j'avoue ne pas vraiment savoir m'en servir – il y a une démo en japonais.
la feuille de la Toei Animation fait 146 frames : 6 secondes à 24i/s
Mais je vais plutôt utiliser une version papier, juste pour montrer : seul, il n'y en a pas vraiment besoin, c'est plutôt quand on travaille à plusieurs.
Avant de se lancer dans la feuille d'expo, on va parler du plan.
Le film d'origine est en 16/9 , je vais faire ça en 21/9 mais on peut faire ce qu'on veut en fait …
Le plan dure 3,5 secondes : à 24 images par seconde ça fait 84 images ( Frames)
Du fond au premier plan on va trouver:
le ciel , un fond en variation de bleu : BG
Les nuages: A
les avions d'arrière-plan: B
Caproni et les aviateurs : C
l'avion principal : D
Jiro, un cycle de course sur place: E
Le sol qui se déplace: Top ou Overlay.
Images:
Retour à la feuille d'expo.
Encore une fois c'est plus pour l'ambiance que réellement utile dans un petit projet comme celui-là. Et pour rester dans le tradi, on parlera aussi de Graticule, en abordant vite fait les mouvements de caméra. Ici, il n'y en a pas, mais c'est pour la culture gé…
Donc la feuille dont je dispose vient de chez Chromacolour, conçu pour 100 frames , par tranches de 8i donc 4 secondes à 24 i/s. mais il existe d'autres modèles plus ou moins ressemblants.
l'entête permet de noter la production, l'animateur, la scène, des notes, le numéro de page…
Ensuite, de gauche à droite, il y a une colonne Son, pour les dialogues surtout et le son en général, une colonne action, pour décrire ce qui se passe, le numéro de frame qui correspond à une ligne de calque – En animation tradi ça, ça va servir aussi à la personne qui “photographie” les frames, afin qu'elle sache qu'il y a besoin de tel ou tel calque pour telle image .
ensuite la colonne camera peut intégrer les colonne Moves, Fld E/W et N/S qui vont gérer les mouvements de caméra ou de calque et c'est la qu'on va parler de graticule
Images:
Un graticule , c'est quoi?
il s'agit d'une représentation de la vue caméra sous forme de grille, chaque case est un Field . le haut c'est le Nord (N), le bas le Sud (S), à gauche l'Ouest (West en anglais), à droite l'est (E).
les tailles les plus courantes sont 12 Fields, 15 Fields et 16 Fields. En principe le 12 était plutôt réservé à la télé et le 16 au cinema. ça se trouve en différents format 16/9 , 35 mm…
donc pour du 12 Fields, on a un rectangle de 24×24 cases ( 12 Nord 12 Sud,12 Ouest 12 Est) la nomenclature pour la caméra en position de base, centrée et plein champ est “12 F C ” ( le C est barré verticalement) on peut reporter cette position dans la colonne caméra de la feuille d'exposition ( ici 12 dans le champ FLD , éventuellement C dans E/W et C dans N/S)
le 12 ça fait déjà un grand papier, grosse table d'animation , pour plus de facilité j'utilise du 12 Fields sur du A4, plus compact et qui se trouve partout, du A3 au maximum …
Images:
Juste pour expliquer un mouvement de caméra:
Admettons qu'on veuille faire un zoom puis tout en gardant cette valeur de zoom déplacer la caméra vers la droite et le bas. le réalisateur-trice ( c'est nous ! ) va indiquer à l'opérateur-trice photo ( c'est nous aussi, pour le coup…) de combien il veut que ça bouge par exemple on va zoomer de 12 à 7 Fields par exemple de la frame 1 à la frame 15 puis un mouvement de 3 vers la droite et 3 vers le bas jusqu'à la frame 24
ça va se noter comme ça dans la feuille d'expo:
frame 1: 12 F C
frame 15 : 7 F C
frame 24 : 7 F 3E 3S
Images:
Ces données s'utilisaient avec un Banc titre ou une caméra multiplane.
je ne résiste pas au plaisir de vous mettre un vieux souvenir de Fous d'anim, ou un passionné avait construit son banc titre .
Encore un dernier point : Sur la feuille d'expo il y a une colonne Moves , qui concerne le déplacement des calques, ici Fond ( BKGD), Top et Bottom.
parce qu'on peut – et c'est ce qu'on va faire, utiliser un calque plus grand que le champ de la caméra. Sur une table d'anim, les pegbars peuvent glisser de droite à gauche, pour simuler un mouvement latéral.
Il y a une solution simple pour se faire ses propres feuilles d'expo, évidemment c'est d'utiliser un tableur. l'avantage c'est de pouvoir créer ses colonnes comme on veut taille hauteur et par exemple on peut donner un code couleur aux calques, code que l'on peut appliquer dans certains programmes d'animation ( TV PAINT, Callipeg…)
cela permet aussi de continuer l'étude du plan et de noter ce que l'on trouve: Par exemple Jiro court pendant tout le plan , le cycle de course complet, se fait à priori sur 14 images, et répété 6 fois, donc 84 images.
Et pour commencer à préciser le sujet , on peut réfléchir à l'environnement :
un premier jet qui peut être étudié avec n'importe quel logiciel : Photoshop, Procreate , CSP, Krita, GIMP …ou même sur papier à l'aquarelle ou la gouache, même l'Aérographe .
Donc on va avoir : on peut garder l'arrière plan en banc, un calque ciel , ici trois calques nuages à réévaluer à l'étude du plan, et un calque sol, très basique parce qu'il y a une astuce là dessus.
les nuages sont faits avec des brushes clouds, mais je vous montrerais dans Kumoworks, le générateur de ciel que l'on trouve sur le site d'OpentoonZ.
En réalité, pour le sol, étant donné qu'il va se déplacer, on va créer un calque de 3 fois la taille de base ( sur papier, on peut faire avec un grand format sans doute du A2 ou plus – c'est vraiment grand !, si on ne veut pas de liaison )
Donc mini-tuto sur Kumoworks, parce que je sais l'utiliser basiquement, il faut se plonger dans les réglages
en gros il y a : de côté les réglages du fond, ciel, éclairage
en bas , les calques et les réglages des nuages, à tester
en haut les paramètres de projet pour le rendu ( taille et taille d'exportation de 1/3 à Full) – il ne faut pas trop les pousser, si on n'a pas un gros ordi . Mac/PC, mais sans avoir vraiment testé, je pense que ça marche mieux sous PC.
il suffit de cliquer et dessiner une forme à la volée ( pas besoin de tablette, j'ai utilisé le trackpad du portable), de valider – à voir s'il faut régler avant les paramètre des nuages, les paramètre fond /lumières peuvent être changés à tout moment. puis oil faut cliquer sur le bouton rouge, et paramètrer rendu et exportation ( taille, endroit de sauvegarde) l'export se fait en png
on peut vraiment créer n'importe quelle forme…
Dernier point, on peut bien sur créer plusieurs nuages, qui pourront être exportés soit séparément, soit en un seul calque.
Et ,cerise sur le gâteau , il y a des présets qui sont des réglages d'aspect déjà paramètrés : stratus, cumul-nimbus, fumée de volcan…
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